Au Grand Palais, six siècles de création autour des jardins : depuis la Renaissance, qui s’inspire de l’Antiquité (fresque de la Maison du Bracelet d’or de Pompéi), les jardins sont vus dans le champ de l’histoire de l’art comme des œuvres d’art totales, leurs créateurs sont des artistes qui s’inspirent de la nature. Échantillons de sols, observation minutieuse des plantes (dessins d’Albrecht Dürer), fleurs et fruits en verre et en plâtre, les herbiers s’enrichissent des découvertes des grands explorateurs. Le jardinier (« Le Vieux Jardinier » d’Émile Claus) le met en forme avec ses outils. Le premier jardin botanique est créé à Padoue en 1545 et Matisse se fabrique son « petit jardin » dans un de ses derniers papiers découpés.
Grandes allées royales, bosquets propices aux amours (« Nu dans un jardin » de Picasso), lieux de convivialité (« la Fête à Saint-Cloud » de Fragonard), belvédères et vues d’ensemble les restituent dans leur environnement (le Crystal Palace de Paxton). Ils sont aussi pour les peintres source d’inspiration novatrice. Touche impressionniste du « Déjeuner » de Monet, premiers pas vers l’abstraction avec les feuillages du « Parc » de Klimt, entre pointillisme de Seurat et mise en forme de la théorie du contraste des couleurs de Chevreul. Les jardiniers et paysagistes d’aujourd’hui ajoutent à l’art un usage écologique et social.
Au Centre Pompidou-Metz, le jardin sort de lui-même pour devenir subversif. Il colle au cycle du monde et « la Fête du pollen… » de Frantiseck Kupka est la promesse de floraison et de dégénérescence. C’est la nature qui inspire de nouvelles formes et motifs à Dominique Gonzales-Foerster et Ernest Neto. Le jardin est un lieu de métissage génétique pour Pierre Huygues. Déjà, les fermiers voisins de Monet redoutaient l'empoisonnement de leurs cultures avec les hybrides et les nouvelles plantes que le peintre entretenait. Les plantes étrangères colonisent…
C’est donc un jardin ouvert sur l’infini de notre monde que perçoivent les artistes contemporains. Et « le Grand Style » de Magritte, qui clôt l'exposition du Grand Palais, le préfigure, c’est la tige qui porte la fleur, en l’occurrence notre planète.
(1) Jusqu'au 24 juillet. Tél. 01.44.13.17.17, www.grandpalais.fr
(2) Du 18 mars au 28 août. Tél. 03.87.15.39.39, www.centrepompidou-metz.fr
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