C’est un Camille Corot (1796-1875) plus personnel et plus secret que le peintre de paysages que l’on retrouve au Musée Marmottan Monet (1), avec 60 figures et portraits, essentiellement des femmes. Quatre seulement avaient été exposés aux Salons et nombre d'entre eux ont été découverts à la vente organisée après son décès.
Si la figure humaine était présente dans les paysages qui ont fait la réputation du peintre et qui ont ouvert la voie à l’impressionnisme, elle relève pour lui d’inspirations variées. Dans les années 1830, ce sont des portraits de famille et des études de paysannes (Marietta) ou de moines rapportées de ses deux voyages en Italie. Puis il prend des modèles professionnels « qui remuent » ( « la Moissonneuse tenant sa faucille ») et réalise de vrais portraits qui se trouvent progressivement dépassés pour devenir une figure historique anonyme, comme « la Jeune Grecque » ou « l’Italienne ».
Les traits aussi se modifient pour ne plus être inspirés que par sa mémoire artistique, le souvenir de Raphaël ou de Poussin. Ainsi, les « Liseuses » sont inspirées pour le sujet de la peinture hollandaise du XVIIe siècle, pour la pose de « la Mélancolie » de Dürer, pour le contexte d’une figure dans un paysage, et de la peinture du XVIIIe.
Réalisée dans les dernières années de sa vie, la série des « Ateliers » relève d’une méditation poétique sur son art, tandis qu’avec « le Repos », dit aussi « Bacchante au tambourin », il se confronte à ses jeunes contemporains, en l'occurrence à l’Olympia de Manet.
Le travail de la matière
Au musée d'Art moderne de la Ville de Paris (2), rétrospective en 200 tableaux du peintre et sculpteur solitaire Jean Fautrier, un des précurseurs de l’art informel. Elle montre comment l’improvisation et le geste s’invitent dans la peinture abstraite d’après-guerre.
Après des débuts figuratifs, avec des paysages, natures mortes et nus très sombres qui rencontrent un certain succès, puis une pause comme moniteur de ski et gérant d’une boite du nuit dans les Alpes, Fautrier revient à l'art en privilégiant, plus que le sujet, la matière. Une voie qui enthousiasme André Malraux, Francis Ponge, Paul Éluard, Georges Bataille et surtout Jean Paulhan.
Pour un résultat toujours inquiétant, le peintre travaille par séries, « Otages » (1943-1945), « Objets » (1955), « Nus » (1956), « Partisans » (1957). Avec une peinture à la colle, ses empâtements, avec des pigments et des encres transparentes ou opaques, recherchent des textures et des harmonies plus ou moins lumineuses. La Biennale de Venise de 1960 lui apporte la consécration avec le Grand Prix de Peinture, partagé avec Hans Hartung.
(1) Jusqu'au 8 juillet. Tél. 01.44.96.50.33, www.marmottan.fr
(2) Jusqu'au 20 mai. Tél. 01.53.67.40.00, www.mam.paris.fr
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