Peintre et sculpteur, Fernand Khnopff (1858-1921) est une des figures majeures du symbolisme européen et a connu un grand succès de son temps. Influencé à ses débuts par Gustave Moreau et les préraphaélites anglais (dont Burne-Jones, qui a une rétrospective à la Tate Britain de Londres jusqu’au 24 février), par la littérature (Mallarmé, Émile Verhaeren), il développe à partir du réel une œuvre imaginative et rêveuse.
Dans les paysages des Ardennes de son enfance, Khnopff s’attache aux effets atmosphériques. Dans les portraits de sa sœur Marguerite, son modèle préféré, c’est le mystère et l’intériorité d’un éternel féminin qu’il recherche. Dans ceux de sa mère, c’est l’émotion de la musique, et ce n’est qu’après le décès de cette dernière qu’apparaissent des femmes sensuelles nues ou fantasmées.
La tête d’Hypnos, dieu du sommeil et du rêve, s’introduit dans ses tableaux et permet dans « Des caresses » un étrange dialogue entre une femme et un sphinx à corps de guépard. La photographie, toujours très présente dans son art pour étudier une pose ou un geste, lui permet d’effacer le temps. Lorsqu’il revient à Bruges, où il est né, la ville de Memling, dont il se sent proche, il se couvre les yeux dans son fiacre et ne la représente, vide et mélancolique, que d’après des photos de l’agence Roger-Viollet.
Avec 150 œuvres et le soutien des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, cette rétrospective laisse entrevoir l’influence de Khnopff sur les mouvements sécessionnistes de Munich et Vienne, dont Klimt, et plus tard sur son compatriote Magritte, qui, comme lui, dénonçait la « trahison des images ».
Des dessins à découvrir
Les dessins de Jean-Jacques Lequeu (1757-1826) sont une belle surprise. Hétéroclites : il y a l’architecture, les autoportraits, de préférence grimaçants, les « Figures lascives », l’érotisme, vulves et pénis normaux ou tordus, un traité d’architecture civile, un récit de voyage en Italie qu’il n’a jamais fait, un manuel pour savonner et repasser le linge.
Lequeu est un collaborateur de l’architecte Soufflot, mais une possible carrière est balayée par la Révolution. Il sera employé au Cadastre et mettra son esprit, sur lequel certains s’interrogeront, et son talent dans ses dessins aux traits précis et à l’imagination débordante. Dessins que, n’ayant pu vendre, il lègue à la Bibliothèque Nationale.
Petit Palais : « Fernand Khnopff, le maître de l’énigme » jusqu’au 17 mars ; « Jean-Jacques Lequeu, bâtisseur de fantasmes » jusqu’au 31 mars.
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