* La guerre, les événements, les plaies et les déchirures de l’Histoire avaient séparé, voici un demi-siècle, musiciens juifs et musulmans d’Alger, qui partageaient à l’époque une même passion : la musique Chaâbi, également surnommée « le blues de la Casbah ». Grâce à une jeune femme et réalisatrice, Safinez Bousbia, qui a tourné le film « El Gusto », il est désormais possible de redécouvrir cette musique populaire, algéroise par excellence, à la fois imprégnée des chants berbères, andalous et religieux, dont le chantre fut El Anka (1907-1978). « El Gusto », qui est aussi un CD (Remark Records/Warner), raconte, à travers les musiciens d’aujourd’hui, l’épopée d’un style emprunt de nostalgie et de mémoire. Dans l’album sont réunis violons, mandolines, ouds, percussions et chants, tous enfants d’El Anka – Français d’origine algérienne et musiciens algériens –, qui font revivre avec une grande émotion et intensité un genre qui n’avait jamais disparu totalement disparu du paysage musical et qui ne demandait qu’à revivre.
* La chanteuse tunisienne Emel Mathlouthi pourrait être comparée à une protest singer à la voix de jasmin. La jeune femme, installée à Paris depuis 2007, a comme modèles musicaux, aussi bien des chanteur(se)s engagés comme Bob Dylan et Joan Baez, que le Pink Floyd, le jazz et la musique électro. « Petite fille » de Fayrouz et de Joan Baez, elle a soutenu activement le printemps arabe en prêtant sa voix à la révolte, comme elle avait soutenu auparavant les droits de l’homme en Tunisie ou en Palestine. Dans son dernier album, « Kelmti Horra » (World Village/Harmonia Mundi), dont le titre veut dire « Ma parole est libre », Emel Mathlouthi offre dix titres (en arabe, français et anglais), qui sont principalement inspirés par les moments clés d’un monde en plein bouleversement et effervescence. Le tout avec un soutien musical fait de cordes, percussions, voix et effets sonores modernes et futuristes. Le cri du cœur d’une femme engagée. La chanteuse sera à Paris, au Café de la danse, le 6 mars.
* Keyvan Chemirami est un percussionniste perse. Depuis son entrée en musique voici plus de deux décennies, il s’est attaché à explorer les diverses et possibles rencontres entre artistes des traditions musicales méditerranéennes. Son nouveau projet, « Melos - Chants de la Méditerranée » (Accords Croisés/Harmonia Mundi) est un subtil mélange entre les traditions du Maghreb, la musique grecque et le flamenco, avec la participation de nombreux musiciens et de la princesse du chant arabe, la chanteuse tunisienne Dorsaf Hamdani. « Melos » offre aux deux rives de la Méditerranée – et même au-delà, avec un titre inspiré d’un traditionnel arménien – de se rejoindre là où la politique a souvent échoué, séparant au contraire les cultures, les religions et les hommes. Le festival Au fil des voix, à Paris, à l’Alhambra, du 2 au 11 février, permettra d’entendre Chemirami et des musiciens de « Melos » le 4 et Dorsaf Hamdani le 9.
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