LA PALME revient au Châtelet, qui a enchanté un public très large avec la reprise de « My Fair Lady », merveilleux spectacle réglé par Robert Carsen et dont la chorégraphie, signée Lynne Page, avec ses évocations de Covent Garden, d’Ascot et même les scènes d’intérieur, était réglée comme les plus beaux ballets du répertoire. Mais la rivalité fut grande avec « la Belle au Bois dormant » dans la très spectaculaire chorégraphie de Rudolf Noureev. Magnificence pour les yeux avec les somptueux décors et costumes de Frigerio et Squarciapino, régal pour les oreilles avec la musique de Tchaïkovski suprêmement jouée par l’Orchestre de l’Opéra dirigé par Fayçal Karoui. Et pas moins de sept distributions. Pour la première, deux étoiles confirmées, Eleonora Abbagnato et Matthieu Gagnot, un couple très crédible. Mais on a pu voir l’excellence absolue lors de deux représentations exceptionnelles où dansaient deux stars internationales, Svetlana Zakharova et David Hallberg. Sur l’autre scène de l’Opéra, « le Parc » d’Angelin Preljocaj, créé il y a vingt ans et qui reste une des pièces maîtresses du répertoire contemporain du Ballet de l’Opéra de Paris. L’harmonie que dégage l’ensemble, l’élégance, l’invention de chaque instant en font la plus belle des chorégraphies de Preljocaj. Pour la première, deux étoiles légendaires et formidablement bien appariées, Aurélie Dupont et Nicolas Le Riche, ce dernier dansant sa dernière saison avant son départ à la retraite du ballet en juillet.
Preljocaj, encore, avec au Théâtre de Chaillot*, jusqu’au 19 janvier, la reprise des « Nuits », créées en mai dernier à Aix-en-Provence. Plus qu’un ballet, « les Nuits » est une revue à numéros, réalisée pour un public plus large que celui qui suit habituellement le chorégraphe dans ses expériences plus intellectuelles. Cette suite de tableaux bien tranchés donne à voir des duos, des trios, des ensembles, dont certains très jazzy évoquant un générique de James Bond dans un cadre oriental bien stylisé grâce aux beaux costumes d’Azzedine Alaïa. La sensualité y est omniprésente, l’érotisme aussi.
Autre point fort de la fin d’année, la venue au Théâtre de la Ville du Ballet de Lyon, avec la désormais mythique « Giselle » de Mats Ek, la chorégraphie détournant un classique la plus intelligente de ces trente dernières années, servie par deux distributions remarquables.
Au Théâtre des Champs-Élysées, l’époustouflant spectacle « Robot ! », de l’Espagnole Bianca Li, a été un grand succès public et le départ d’une tournée en France. Elle va loin dans l’inventivité en faisant participer à une heure trente d’un spectacle bien construit, des machines à la fois à danser et à faire de la musique dispersées parmi huit danseurs de sa propre compagnie. On est à la fois saisi d’incrédulité et d’émotion devant la performance et l’humanité du petit robot NAO, haut comme trois pommes, qui imite les danseurs à la perfection et parvient parfois à leur en remontrer.
Rentrée.
Pour la rentrée, l’Opéra de Paris** a eu la main moins heureuse en invitant le Ballet du Théâtre du Bolchoï de Moscou avec un spectacle peu excitant, une chorégraphie très plate et plutôt soporifique sur « les Illusions perdues » de Balzac, avec une musique de Leonid Desyatnikov trop décalquée de celles d’autres compositeurs. Malgré la présence, pour la première, de l’immense Diana Visheva (alternant avec la non moins magnifique Svetlana Zakharova), cette visite du Bolchoï ne laissera pas, comme les précédentes, un souvenir impérissable. La reprise, du 3 février au 5 mars, de l’« Onéguine » de John Cranko et l’entrée au répertoire de « Mademoiselle Julie », de Brigitt Cullberg, qui sera donné dans la même soirée que « Fall River Legend » d’Agnès de Mille, deux classiques de la danse moderne d’après-guerre (du 21 février au 9 mars), devraient être autrement palpitantes et instructives.
* Théâtre de Chaillot, tél. 01.53.65.31.22, www.theatre-chaillot.fr, 20 h 30.
** Opéra de Paris Palais Garnier, tél. 0892.89.90.90, www.operadeparis.fr.
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