Fondation Vuitton, musée Maillol

Paris à l'heure américaine

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Publié le 26/10/2017
Art-Bruce Naumann

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Crédit photo : MoMA

Art-Warhol

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Crédit photo : MoMA

C’est une exposition exceptionnelle que propose la Fondation Louis Vuitton (1), avec 200 chefs-d’œuvre du Museum of Modern Art, le MoMA de New York, actuellement en travaux.

Quand le MoMA est créé en 1929 par trois mécènes collectionneuses (Abby Aldrich Rockefeller et deux de ses amies), le mot d’ordre est la modernité, qui est alors l’avant-garde européenne. Entre dons et achats, on y trouve ainsi Cézanne, Signac, Brancusi, et bien sûr Picasso (« l’Atelier », « Jeune garçon au cheval ») et Matisse. Autre dogme, la pluridisciplinarité, à commencer par la photographie (Walker Evans, puis Lisette Model, Alfred Stieglitz, Atget), le design, le cinéma. Une ouverture très novatrice, qui, aujourd’hui, englobe aussi l’architecture, les performances, les nouveaux médias.

Tous les grands courants sont présents, Futurisme (Boccioni), Dada (Duchamp, Picabia), Surréalisme (De Chirico, Dalí, Magritte), Abstraction (Mondrian et Malevitch).

Dans les années 1930, le MoMA devient aussi un musée d’art américain, avec l'achat de « Maison près de la voie ferrée », de Hopper. Tout en regardant vers les montées totalitaires avec l’Allemand Max Beckmann (« le Départ ») et les films d’Eisenstein, qui voisinent avec ceux de Mickey. Se succèdent Abstraction géométrique (Ellsworth Kelly, Frank Stella, Carl André), puis Expressionnisme abstrait (Jackson Pollock, Mark Rothko, Willem de Kooning, Barnett Newman), Pop Art (Jasper Johns, Andy Warhol, Roy Lichtenstein).

Les dernières décennies s’ouvrent à l’ethnique, à l’Amérique latine, l’Europe centrale et de l’Est, l’Afrique, et aussi à l’informatique (les émojis, créés par Shigetaka Kurita).

Le mythique premier directeur du musée, Alfred H. Barr Jr., soulignait dès 1934 que la modernité ne pouvait « se définir de manière un tant soit peu définitive ni par sa temporalité ni par son caractère ». Avec les mécènes, des expositions d’avant-garde et le refus de la notion d’inaliénabilité́ des collections, qui a permis par exemple l’achat des « Demoiselles d’Avignon » de Picasso en 1937 par la vente d’un tableau de Degas, les échanges d’œuvre avec l’artiste ou avec une autre institution, le MoMA est aujourd’hui une institution majeure de la scène artistique mondiale, tout comme le Centre Pompidou.

Le Pop Art

Autre musée emblématique de New York, le Whitney Museum, fondé en 1914 par la mécène sculptrice Gertrude Whitney pour soutenir l’art américain. Le musée Maillol (2) expose une soixantaine d’œuvres Pop Art des années 1960. La mise en image de la société de consommation du rêve américain, en opposition à l’expressionnisme abstrait.

Les plus célèbres artistes (Robert Rauschenberg, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Warhol, Claes Oldenburg, Tom Wesselmann, James Rosenquist) sont représentés avec des œuvres plus ou moins importantes, mais l’exposition donne une vision complète du mouvement en présentant les artistes de la côte ouest, des femmes (Rosalyn Drexler, Christina Ramberg) et d’autres qui sont moins connus en Europe (George Segal, Alex Katz, May Stevens, John Wesley).

 

(1) Jusqu'au 5 mars. Tél. 01.40.69.96.00, www.fondationlouisvuitton.fr
(2) Jusqu'au 21 janvier. Tél. 01.42.22.57.25, www.museemaillol.com

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin: 9613