Au musée Jacquemart-André, l'exposition « Mary Cassatt, une impressionniste américaine à Paris » (1) réunit une cinquantaine d'œuvres, huiles, pastels et gravures.
Américaine, d'une famille d'origine huguenote française, Mary Cassatt (1844-1926) arrive à Paris en 1866 après des études d’art aux États-Unis. Elle y restera 60 ans. En 1879, Degas lui propose d’exposer au Salon des impressionnistes avec « Petite Fille dans un fauteuil bleu », qui rencontre un grand succès. Elle est la seule artiste américaine à être présente dans tous les salons du groupe et elle s’impose en tant que femme dans cet univers masculin.
Peintre de la vie quotidienne, avec une touche légère et des couleurs claires, Mary Cassatt réalise essentiellement des portraits. Dans ceux de membres de sa famille, d'enfants, de mères avec leur enfant, elle assume une féminité dans les gestes du quotidien avec beaucoup de tendresse. Elle poursuivra avec des « Sainte Famille moderne » inspirées de maîtres anciens.
Dans les années 1890, autre signe de modernité, elle donne une impression d’inachevé à ses huiles et ses pastels et s’initie à la pointe sèche et à l’aquatinte inspirées de gravures japonaises. Elle adhère à la Société des Peintres-Graveurs.
Considérée comme la plus grande artiste américaine, elle réalise en 1893 une grande peinture murale pour le Woman’s Building de l’Exposition universelle de Chicago. Et c’est elle qui fait reconnaître l’impressionnisme dans son pays natal, avec ses marchands Paul Durand-Ruel et plus tard Ambroise Vollard, notamment grâce aux achats de son frère Alexander, devenu président de la Pennsylvania Railroad, et de son amie Louisine Havemeyer. Succès qui aura en retour un effet très positif sur le marché européen.
Une figure identifiable
Au musée Maillol, « Foujita, peindre dans les Années folles » (2), première rétrospective en France du peintre japonais, avec une centaine d'œuvres.
Foujita (1886-1968) arrive à Paris en 1913 après des études aux Beaux-Arts de Tokyo et on le suit jusqu'à son départ pour l’Amérique du Sud en 1931. Fils de Samouraï (son père, médecin militaire en Corée, hygiéniste, crée le premier hôpital à Séoul), il fait partie de l’École de Paris, qui réunit les artistes étrangers. Il rencontre Modigliani, Diego Rivera, Zadkine, Picasso, mais n’est pas séduit par la déconstruction du cubisme et fait le choix de la figuration. Il s’invente très vite une figure pour être facilement identifié dans le groupe, en accord avec son esthétisme, que l’on retrouve dans ses nombreux portraits.
Après s’être inspiré des primitifs italiens du Louvre, Foujita choisit un dessin aux lignes épurées et, pour les fonds, la transparence de l’estompe des traditions d’Extrême-Orient. Ses premiers dessins hiératiques exposés en 1917 sont un succès. Suivront des vues de Paris reprises des fascicules d’Atget, des compositions oniriques, des paysages et des portraits d’enfants peints à Cagnes en 1918 avec Soutine et Modigliani, des « compositions mystiques » dans un panthéisme religieux.
Sa modernité se trouve dans les femmes nues sur fond blanc inspirées de l’« Olympia » de Manet, nudité totalement absente de la culture japonaise, dans les grandes compositions de 1928 pour la Maison du Japon de la Cité universitaire et le Cercle Interallié.
À voir aussi jusqu'au 26 août au musée de Montmartre, quelques très belles toiles de son contemporain, le Néerlandais Kees van Dongen (1877-1968), avec les artistes du Bateau-Lavoir.
(1) Jusqu'au 23 juillet. Tél. 01.45.62.11.59, www.musee-jacquemart-andre.com
(2) Jusqu'au 15 juillet. Tél. 01.42.22.57.25, www.museemaillol.com
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