*Partageant son temps entre deux amours, la France et les États-Unis, Jacky Terrasson aime aussi choisir son répertoire et ses références. Et surtout ses partenaires. Après avoir rendu hommage à la chanson française et aux standards, le voici – à l’instar d’autres pianistes de sa génération – qui se plonge, avec son dernier CD, « Gouache » (Universal), dans de nouvelles couleurs musicales. Au programme, des reprises étonnantes d’Amy Winehouse – le fameux « Rehab » –, de Justin Bieber, de John Lennon, sans oublier des compositions originales, un thème de Sonny Rollins et d’Erik Satie. Des choix surprenants, mis en valeur et totalement métamorphosés grâce à des complices de marque venus de la scène hexagonale, comme le multi-instrumentiste Michel Portal, le trompettiste-bugliste Stéphane Belmondo, le percussionniste Minino Garay ou la vocaliste Cécile McLorin Salvant. Sous toutes ses formes et couleurs, Jacky Terrasson délivre un album vif, énergique et très mélodieux. Il sera à Paris, au Duc des Lombards, du 28 au 31 octobre (2 sets par soir)
* Les habitués des clubs parisiens connaissent la silhouette timide et effacée de Lenny Popkin. Saxophoniste-ténor né en 1941 à New York, il s’est fait le discret disciple musical du pianiste Lennie Tristano et de cette forme de jazz très (trop ?) cool, propre à une certaine époque de la musique afro-américaine. Une réputation forcément erronée, même si sa musique porte les marques indélébiles de son style. Dans son dernier CD, « Time Set » (Lifeline/Paris Jazz Corner), le vénérable instrumentiste propose deux facettes intéressantes de son travail : trois titres classiques (Bach, Ockeghem) et un original en solo absolu ; et six morceaux personnels en trio avec Gilles Naturel (contrebasse) et Carol Tristano (batterie). Un mix déroutant mais subtil de la part d’un jazzman rare.
Grands formats.
Découvert dans la mouvance free-jazz, l’élégant, suave et lyrique trompettiste italien Enrico Rava a depuis longtemps abandonné cette esthétique avant-gardiste pour de nouvelles formes de swing. Comme d’autres leaders et solistes dont le parcours est chargé d’éclectisme, il vient de se tourner vers des thèmes et des compositeurs contemporains. À la tête d’un grand orchestre, le Parco della Musica Jazz Lab, il vient d’enregistrer en direct, à Rome, « On The Dance Floor » (ECM/Universal), un très bel album en hommage à la musique de.... Michael Jackson. C’est un véritable défi pour un adepte d’un jazz aux accents libres, que de revisiter et recréer cette pop dansante et hypercommerciale – il faut écouter « Thriller », « Privacy » et même « Smile », de Charles Chaplin. On retrouve pourtant une certaine forme de liberté dans les chorus, admirablement soutenus par les jeunes musiciens du PL Jazz Lab, élevés à la fois dans le culte du jazz et de la bonne musique populaire. Jouissif et réjouissant.
* Le 6 juillet 1961, à New York, Duke Ellington et Count Basie, alors à l’apogée de leur art orchestral, enregistrent pour la première fois ensemble, un disque qui va vite devenir culte : « First Time » (Columbia). Un demi-siècle plus tard, le 5 juillet 2011, le festival Jazz à Vienne sera le théâtre de la reproduction de cette bataille royale homérique entre ceux qui furent les deux meilleurs big band de la planète jazz. Pour cette occasion historique, ont été réunis sur la même scène le Laurent MignardDuke Orchestra (que l’on retrouvera le 29 septembre au Provins Duke Festival) et le Michel Pastre Big Band, deux poids lourds du genre en France. Au programme, des thèmes de légende du Duke et du Count, « Battle Royal », « In A Mellow Tone », « Take The A Train », « It Don’t Mean A Thing », « Jumpin At The Woodside » ou encore « Perdido ». Une magnifique opposition de grands orchestres et de solistes avec comme dénominateur commun l’amour du swing !
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