Pleins feux sur la techno

MICROSOFT a donc tiré sa révérence au CES, qui est considéré comme l’événement annuel de l’électronique grand public le plus important (153 000 visiteurs cette année, un nouveau record d’affluence, 3 100 exposants et 20 000 nouveaux produits présentés). Le géant de l’informatique laisse un étage entier que pourront se partager ses concurrents en 2013, préférant diffuser ses informations aux temps et heures qui lui conviennent – ainsi que le fait Apple depuis longtemps. Les annonces de Steve Ballmer ont d’ailleurs été extrêmement réduites, hormis des précisions sur le futur système d’exploitation Windows 8 qui devrait arriver dans le dernier trimestre 2012 avec une version bêta dès le mois de février et la disponibilité de Kinect sur PC.

Télévision : la voix de son maître

Le secteur très grand public des téléviseurs s’emballe, qui semble faire feu de toutes les innovations. Il s’agit désormais d’une télévision connectée, dite « Smart TV », capable de rechercher n’importe quel programme en ligne ou sur un disque dur, qui obéira à terme à la voix et au geste et contrôlera même certaines fonctions par la pensée. La société américaine Vlingo doit ainsi commercialiser dès cette année un assistant personnel à commande vocale pour téléviseur, à l’instar du programme Siri lancé en octobre dernier par Apple pour l’iPhone 4S, qui permet d’interroger son téléphone par la voix en langage courant, sans recourir à des mots clés, pour écrire un SMS, ajouter un rendez-vous dans son agenda, appeler un contact ou effectuer une recherche sur Internet.

La qualité des images est par ailleurs au cœur de la bataille entre constructeurs, avec notamment, chez LG et Samsung, des écrans OLED qui ont l’avantage d’être superfins, jusqu’à 4 mm : émettant leur propre lumière, ils n’ont pas besoin de rétroéclairage. Destinés à remplacer les téléviseurs LCD et Plasma avec des couleurs et des contrastes exceptionnels, tout en gardant une consommation d’énergie équivalente à celle des téléviseurs LED, ils ne seront disponibles à des prix abordables que d’ici deux à trois ans (entre 1 500 et 3 000 euros en fonction des tailles contre 8 000 euros pour le premier cru). Quelle que soit la technologie promue, les images ultra-haute définition étaient à l’honneur également chez Sony, Panasonic, Sharp, Toshiba..... Aucune avancée notable sur la 3D sans lunette n’a été constatée, sauf peut-être chez ce dernier.

L’ultrabook, nec plus ultra des ordinateurs

Autre secteur dans lequel la bataille fait rage, celui des ultrabooks, présents sur tous les stands et qui, portés par les nouvelles générations de processeurs Intel, encore plus puissants et avec des prix abordables, sont en passe de concurrencer les tablettes tactiles. Plus de 60 nouveaux modèles seront mis en vente cette année, avec des écrans plus grands, jusqu’à 15 pouces, toujours un poids plume et instantanément prêts à fonctionner.

Parmi ceux-ci, le nouvel Acer, l’Aspire S5 : écran de 13,3 pouces, 1,5 cm d’épaisseur, 1,4 kg, en aluminium brossé, avec une sortie HDMI et des ports USB 3.0, et pas moins de 8 heures d’autonomie. Ou l’hybride de Lenovo, doté d’une charnière qui lui permet de se transformer en tablette ou de se poser à la verticale, avec quatre positions de lecture, d’où son nom d’iDeaPas Yoga ; évidemment fin (16,9 mm) et léger (1,47 kg), il offre un écran tactile de 13,3 pouces.

Des produits qui font tilt

Concernant les appareils photos, y’a pas photo : définitivement entrés dans l’ère numérique, les compacts ont été cette année presque surexposés. En vedette, le Nikon D4, nouveau fleuron de sa gamme reflex qui peut réaliser des vidéos en Full HD 1080p, est annoncé pour mi-février à 5 799 euros. De son côté, Canon a dévoilé son Powershot G1X, qui a pour objectif de proposer, dans un boîtier aluminium et acier ultracompact, une qualité d’image digne d’un reflex. Et sur le stand de Fujifilm, on a admiré, avec une finition cuir du plus bel effet, le X-Pro1 à trois objectifs interchangeables.

L’imprimante 3D va vite devenir le gadget indispensable : si le concept, qui permet de créer de véritables objets simplement en insérant une cartouche de plastique dans la machine, n’est pas nouveau, il devrait tomber dans le domaine du grand public grâce à la société 3D Systems, qui compte proposer lors de ce premier semestre le Cube 3D autour d’environ 1 000 euros.

L’heure est à la connexion dans les montres aussi. Le mouvement initié il y a deux ans s’accélère et l’on voit de plus en plus de montres reliées en Bluetooth à un smartphone. C’est ainsi que, d’ici à la fin de l’été et au prix annoncé de 149 dollars, la Smartwatch – uniquement compatible avec les smartphones Sony Ericsson équipés du système d’exploitation Android – prendra la relève de la LiveView du même fabricant ; elle pourra accéder à des applications de l’Android Market compatibles, lire des photos ou des vidéos directement sur son écran, ou afficher jusqu’à 255 widgets afin d’accéder rapidement à certaines informations essentielles directement depuis son poignet.

Mais on peut dès à présent arborer la I’m Watch de la start-up italienne I’m Spa, qui est, elle, compatible avec la plupart des systèmes d’exploitation mobiles et qui peut exécuter diverses applications proposées sur un portail dédié ; son prix varie entre 250 et 15 000 euros selon la mémoire et les matériaux du bracelet, silicone, carbone, argent, or ou diamant...

À Las Vegas, les tablettes ont encore été à la fête, mais moins que l’année dernière. Avec comme point commun d’arborer la dernière et performante version d’Android, Ice Cream Sandwich : de quoi relancer la concurrence avec l’iPad. Signalons seulement la 10pi du Taïwanais Viewsonic, une 10 pouces dont l’originalité est d’associer Windows et Android, les systèmes d’exploitation de Google et de Microsoft ; elle devrait être lancée aux États-Unis dans le courant du premier trimestre au prix indicatif de 849 dollars.