Pomme d’amour et de discorde

QU’APPLE se porte bien n’est pas une découverte mais il semble que rien ne puisse arrêter l’ascension de la firme de Cupertino. En dix ans, le cours de son action a été multiplié par 45 et Apple est devenue la plus grosse entreprise cotée au monde, dépassant Exxon Mobil et pèsant environ 17 % de l’indice des valeurs technologiques. L’explosion des bénéfices de l’entreprise californienne créée en 1976, que l’on peut faire remonter au succès de l’iPhone à partir de 2007, s’explique évidemment par les résultats financiers qui sont tous au vert, qu’il s’agisse des ventes d’ordinateurs, de tablettes ou de smartphones.

Conséquence, Apple, qui a accumulé une trésorerie de quelque 100 milliards de dollars, a maintenant des soucis de riches. Faut-il se servir de ce pécule pour un programme de rachat d’actions ou pour des acquisitions de brevets ou de sociétés à l’étranger (comme la start-up israélienne Anobit, spécialisée dans les mémoires flash, payée 500 millions de dollars à la fin de 2011) ? Ou bien faut-il en revenir à la distribution de dividendes, ce qui n’a plus été fait depuis décembre 1995 ? Si Tim Cook, le P-dg du groupe à la pomme, reconnaît avoir « plus de trésorerie que nécessaire pour fonctionner au quotidien », il demande cependant encore « un peu de patience » à ses actionnaires.

Pour l’instant, le paquet est mis sur le développement des Apple Store pour réinvestir les liquidités. C’est ainsi que des rumeurs évoquent une éventuelle installation d’Apple sur les Champs-Élysées, à la place de Virgin Megastore (4 500 m²), dont les ventes reculent année après année. Le mètre carré élyséen, qui se loue en moyenne actuellement plus de 7 600 euros, constituant une vitrine imprenable au regard des 300 000 passants quotidiens.

25 milliards d’applications.

Autre chiffre fourni par Apple et qui donne le vertige, celui des 25 milliards d’applications pour iPad et iPhone téléchargées depuis sa boutique en ligne, l’App Store, lancée seulement en juillet 2008 (contre l’avis, on s’en souvient, du fondateur d’Apple, Steve Jobs). Aujourd’hui, chaque utilisateur télécharge en moyenne 45 applications.

Au rayon des applications payantes, c’est le jeu vidéo « Angry Birds », de l’éditeur finlandais Rovio, qui arrive en tête, suivi de deux autres jeux, « Fruit Ninja » et « Doodle Jump ». Et le grand vainqueur pour les applications gratuites est Facebook, devant le service de musique en ligne Pandora Radio. L’App Store propose 550 000 applications, dont 170 000 pour iPad, la plupart du temps développées par des tiers, qui ont ainsi perçu 4 milliards de revenus ; Apple perçoit 30 % de leur prix de vente.

Une application a d’ailleurs gagné un Oscar lors de la dernière cérémonie à Los Angeles, ou plutôt le court métrage qui l’a inspirée, « la Fantastique histoire des livres volants de Morris Lessmore ». Il s’agit d’un livre interactif pour iPad, proposé en téléchargement depuis juillet 2011 et qui mêle séquences d’animations et jeux éducatifs pour les enfants.

Pour la cinquième année consécutive, Apple a par ailleurs été désignée comme l’entreprise la plus estimée des cadres supérieurs et patrons américains. L’enquête, réalisée par le magazine « Fortune », la classe première dans toutes les catégories : innovation, gestion des ressources humaines, gestion des actifs, responsabilité sociale, qualité de management, santé financière, qualité des produits et compétitivité.

Une autre enquête menée par le site américain Bundle auprès de 70 000 possesseurs de PC et Mac, montre que ces derniers dépensent leur argent dans les magasins de luxe style Hermès ou Jimmy Choo, tandis que les propriétaires de PC effectuent leurs achats auprès d’enseignes plus modestes, type Old Navy, avec une préférence pour les marques de sportswear. Ce qui n’a rien de surprenant lorsqu’on sait que 40 % des utilisateurs de Mac sondés gagnent plus de 100 000 dollars par an, contre 29 % des utilisateurs de PC.

Dernière rumeur concernant les ordinateurs, il semblerait qu’Apple soit sur le point de dévoiler une nouvelle gamme de MacBook Pro, encore plus fins que les MacBook Air. Ils seraient déclinés dans des moutures 15 et 17’’, avec des écrans Retina affichant des résolutions de 2 880 x 1 800 pixels. À confirmer.