Un titre un peu lourd, « L’Entrée en résistance » (1) pour un artiste très doué, original et chaleureux, Jean-Pierre Bodin. Il aime les aventures partagées et on n’oublie pas les merveilleux rendez-vous qu’il a pu donner au public depuis « Le Banquet de la Sainte-Cécile » et jusqu’aux « Gravats », avec ses amis de la galaxie Hourdin. Cette fois, il s’est allié à un homme très respecté des médias, un médecin que l’on connaît par ses écrits, livres, articles, Christophe Dejours. Spécialiste de la souffrance au travail, il est psychiatre, psychanalyste. Pas fait pour le théâtre.
Sur le large plateau de la Reine Blanche, deux écrans sur lesquels sont diffusées des images. Forêts souvent sous la neige, dessins géométriques. Bodin s’est inspiré d’un tragique fait-divers, un forestier qui ne trouve que dans la vengeance et le suicide l’issue à son mal-être. Il aime la forêt, les arbres, il connaît son métier mais se heurte aux décisions des ingénieurs qui ne cherchent que le rendement.
La musique joue un rôle dans le développement du « spectacle » avec notamment le violon d’Alexandrine Brisson. Christophe Dejours, lui aussi joue un peu de musique et distille, d’une voix très faible — malgré le micro —, d’un air convaincu, des considérations sur les difficultés que l’on peut trouver dans le monde du travail. Un citoyen un peu informé sait tout cela. Dejours, trop long, écrase la poésie de Bodin. Dommage.
Raisons de vivre
Dans la petite salle du même théâtre, Arnaud Anckaert a imaginé un moment ludique et émouvant, enjoué et vif, malgré la gravité du fond. Il dure une heure à peine. Les spectateurs sont placés en carré. Au milieu, l’interprète, Didier Cousin, et quelques accessoires.
Traduit par Ronan Mancec, le texte du Britannique Duncan Macmillan est un récit qui commence en 1967. Le narrateur a 7 ans. Sa mère, neurasthénique, fait une première tentative de suicide. L’enfant commence alors à établir une liste, la liste de « Toutes les choses géniales » (2), titre du spectacle. N’en disons pas plus. Il y a un peu d’interactivité. Les jeunes adorent. Cela va loin, sans peser.
Gens de Limoux
Dans une autre salle intime, l’Atalante, Jean-Marie Besset interprète « Mister Paul » (3), un monologue qu’il a écrit en s’inspirant de la vie d’une figure attachante de la ville de son enfance, Limoux. Monsieur Paul, né en 1933, s’est éteint en 2010. Un homme courageux, tentant d’assumer sa différence tout en menant une grande carrière aux Nations Unies, travaillant notamment au Gabon, de longues années. Il y a quelque chose de tragique et doux dans ce spectacle. Besset a beaucoup de sensibilité. Il prend l’accent de sa patrie. Il chante même ! Un tout petit peu long, mais très touchant et drôle.
(1) Reine Blanche, jusqu'au 5 janvier, du mercredi au samedi à 20 h 45, dimanche à 16 heures. Durée 1 h 40. Tél. 01.40.05.06.96, reineblanche.com
(2) Reine Blanche, jusqu'au 28 décembre, mardi, jeudi, samedi à 19 heures. Durée 1 heure. Tél. 01.40.05.06.96, reineblanche.com
(3) Théâtre de l'Atalante, jusqu'au 22 décembre, mardi, mercredi, vendredi à 20 h 30, jeudi, samedi 19 heures, dimanche 17 heures. Durée 1 h 40. Tél. 01.46.06.11.90, theatre-latalante.com
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