Shakespeare ! On ne s’en plaindra pas, car les spectacles qui se profilent sont excellents, pour ceux que l’on a déjà vus, et très prometteurs, pour ceux que l’on va découvrir. Premier de la classe, le jeune Thomas Jolly, qui, après les trois pièces qui composent le cycle d’« Henry VI » (dont les représentations se sont terminées fin 2015), monte et joue la suite de ce grand feuilleton élisabéthain, « Richard III ». Le spectacle, créé à Rennes en octobre, se donne à l’Odéon (6 janvier-13 février). Le metteur en scène incarne le « crapaud du diable », celui qui meurt à la fin en suppliant dans un souffle « Un cheval, un cheval, mon royaume pour un cheval ». Un spectacle maîtrisé, avec une part énorme dévolue à la musique, un travail continu sur les lumières et beaucoup de trouvailles de mise en scène, alliées à une interprétation maîtrisée et sensible de la traduction de Jean-Michel Déprats.
On attend avec impatience « le Conte d’Hiver », monté par le Britannique Declan Donnellan avec des comédiens anglais. Le metteur en scène a ses habitudes aux Gémeaux de Sceaux, où on le retrouvera (14-31 janvier), en langue anglaise avec surtitrages. À Chaillot, dans la grande salle, c’est le Belge Ivo von Hove qui présente, sous le titre « Kings of War », une plongée dans « Henry V », « Henry VI », « Richard III » (22-31 janvier), en néerlandais avec surtitrages.
Luc Bondy, décédé prématurément, aurait dû mettre en scène « Othello » aux Ateliers Berthier de l’Odéon. Il avait engagé Philippe Torreton. On ne verra pas ce spectacle, mais le comédien va reprendre « Cyrano de Bergerac », dans la mise en scène de Dominique Pitoiset, qui situe la pièce dans un hôpital. C’est dans le secteur privé, au Théâtre de la Porte-Saint-Martin qu’est reprise cette belle production. Aux Ateliers Berthier, c’est « Tartuffe », dans la mise en scène de Luc Bondy, qui sera à l’affiche, avec Micha Lescot dans le rôle du faux dévot (28 janvier-23 avril).
Très réussie, « Bettencourt boulevard, une histoire de France », la dernière pièce de Michel Vinaver, créée il y a quelques semaines au TNP de Villeurbanne, s’installe à la Colline (à partir du 20 janvier). Dans la distribution, notamment, Francine Bergé, Didier Flamand, Jérôme Deschamps, dans une excellente mise en scène de Christian Schiaretti. Une pièce très documentée !
Variations
Si l’on s’aventure du côté des salles privées parisiennes, les créations les plus attendues sont « l’Envers du décor », de Florian Zeller au Théâtre de Paris. Une pièce mise en scène et jouée par Daniel Auteuil, avec notamment Valérie Bonneton (à partir du 15 janvier). L’auteur adopte un système particulier : le spectateur connaît, par-delà les dialogues, les pensées intimes des quatre personnages. Deux autres spectacles, sur le papier, semblent très prometteurs : au Poche, « la Médiation », de Chloé Lambert, mis en scène par Julien Boisselier (à partir du 8 janvier) ; à l’Œuvre, « Qui a peur de Virginia Woolf ? », d’Edward Albee, dans une mise en scène d’Alain Françon, avec Dominique Valadié et Wladimir Yordanoff (à partir du 8 janvier).
Michel Bouquet, lui, a commencé juste avant Noël à Hébertot. Il reprend le rôle de Wilhelm Furtwängler dans « À tort et à raison », de Ronald Harwood, face à Francis Lombrail, l’officier américain qui l’interroge sur son comportement pendant la guerre (jusqu’au printemps). Enfin, notons le retour d’un très grand comédien, Jean Piat, dans « Pièces d’identité », texte qu’il a écrit et joue, dirigé par Stéphane Hillel, aux Bouffes-Parisiens (28 janvier-30 avril).
Disparu en 1989, Bernard-Marie Koltès continue d’intéresser les metteurs en scène et les comédiens. À retenir notamment« le Retour au désert », qu’avait créé Patrice Chéreau avec Michel Piccoli et Jacqueline Maillan. Une mise en scène d’Arnaud Meunier avec Didier Bezace et Catherine Hiegel au Théâtre de la Ville (20-31 janvier, puis en tournée). Également « Combat de nègre et de chiens », par Laurent Vacher au Théâtre Jean-Arp de Clamart (19-23 janvier), et « Roberto Zucco », par Richard Brunel, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis (29 janvier-19 février).
Avant que l’on ne découvre au printemps sa variation sur « Phèdre(s) » avec Isabelle Huppert à l’Odéon, le Polonais Krzysztof Warlikowski présente à Clermont-Ferrand (les 23 et 24 janvier, en polonais avec surtitrages) puis à Reims (les 30 et 31 janvier), dans le cadre du festival « Scènes d’Europe », sa vision d’« À la recherche du temps perdu » de Marcel Proust, une œuvre qui l’a marqué profondément. Il scrute notre monde sous le titre « les Français », il s’interroge sur l’Europe.
Ceci ne constitue qu’un aperçu d’une rentrée foisonnante, dont nous rendrons compte plus précisément au fur et à mesure.
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