« L’Heure espagnole »/« L’Enfant et les Sortilèges », de Ravel
Reflet d’une soirée à Glyndebourne en 2012, ce double programme Ravel reprend la mise en scène de « L’Heure espagnole » réalisée par Laurent Pelly pour l’Opéra-Garnier, à laquelle s’ajoute une très claire et poétique lecture de « l’Enfant et les Sortilèges » par le même. Pelly a la main heureuse avec « l’Heure espagnole ». Il a constitué un très beau duo : Stéphanie d’Oustrac est méconnaissable, endiablée, pour la truculente Concepción, et elle trouve en Elliot Madore un Ramiro de charme, très crédible. Pour « l’Enfant et les Sortilèges, Pelly a su créer un monde à la frontière du rêve et du cauchemar, un univers où s’affrontent le monde onirique de l’Enfant et celui bien réel des adultes et de son entourage. L’Enfant de Khatouna Gadelia est plus que crédible vocalement et physiquement. L’ensemble de la distribution forme une vraie équipe et donne un relief saisissant au moindre élément-personnage de cette féerie. Une très belle soirée, à laquelle le chef japonais Kazushi Ono, à la tête du somptueux London Philharmonic Orchestra, donne une unité indéniable. (1 DVD Fra Musica 008)
« Mathilde de Sabran », de Rossini
Pour réaliser cette édition critique du dernier des opéras semiseria de Rossini, les musicologues de la Fondation Rossini, à Pesaro, ont dû s’arracher les cheveux ! La conception de l’œuvre, pour sa création à Rome en 1820, s’est faite dans la hâte, au point que Rossini dû faire appel à Giovanni Pacini et au recyclage de pages plus anciennes. Lors des reprises à Naples, Venise, Parme, Florence et Milan, Rossini fit le ménage dans sa partition et la modifia complètement. C’est la version napolitaine de 1821 qu’utilise cette production du festival Rossini de Pesaro en août 2012, très habilement mise en scène par Mario Martone. La distribution est assez luxueuse, avec Juan Diego Flórez dans le rôle de Corradino. Olga Peretyako, Anna Goryachova et Nicola Alaimo sont excellents et font de leur mieux pour donner du relief à un livret pas très bien ficelé et à une action un peu trop compliquée. Une curiosité pour rossiniens assidus ! (2 DVD Decca/Unitel Classica 074 3813)
« David et Jonathas », de Charpentier
Acclamée à Aix-en-Provence en 2012 puis à Caen et à l’Opéra-Comique de Paris, la mise en scène d’Andreas Homoki ne passe pas forcement bien au DVD. L’espace scénique, divisé en trois par des cloisons de bois amovibles, avec passage de l’action de l’un à l’autre des compartiments, faisait certainement un bon dispositif sur le plan frontal mais on perd beaucoup à le voir filmé dans toutes ses dimensions. La transposition du drame biblique évoquant les guerres entre Juifs et Philistins au conflit contemporain entre Israéliens et Palestiniens est forcément réductrice et étonne de la part d’un metteur en scène de cette classe. Du moins nous a-t-il épargné treillis, mitraillettes et autres accessoires de camouflage. Musicalement, c’est aussi bien que cela peut être réalisé aujourd’hui. Ceci surtout grâce à la grande connaissance de l’œuvre de William Christie, qui la dirige depuis une trentaine d’années. (1 DVD Bel Air classiques)
« Le Joueur », de Prokofiev
L’opéra de Prokofiev, inspiré de la nouvelle de Dostoïevski, est une pièce maîtresse du répertoire de Valery Gergiev au théâtre Mariinsky. Après un CD réalisé en 1996, voici le film, enregistré en 2010, du spectacle mis en scène par Temur Chkheidze, qui joue la carte de la clarté dans un décor minimaliste. Une succession de huis-clos, où l’action se déroule de façon quasi cinématographique. Gergiev dirige d’une façon très serrée et efficace cette équipe très soudée de chanteurs et son orchestre et chœur du Mariinsky. « Le Joueur » apparaît ainsi comme une pièce majeure du répertoire moderne russe. (1 DVD Mariinsky MAR0536).
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