« J’ai la quarantaine en médecine et vingt-deux ans en jazz », aime à déclarer Arshid Azarine, reconnu pour son travail en imagerie cardio-vasculaire à l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, où il exerce, pour ses missions humanitaires, notamment en Afghanistan, ainsi que comme pianiste. Né à Téhéran en 1968, arrivé en France à l’âge de 11 ans, il a fait ses études de médecine à la faculté des Cordeliers. Après des études musicales classiques, il est aussi devenu au début des années 1990 l’un des principaux artisans du renouveau d’une forme de « jazz persan ». Après un premier album multiculturel au début des années 2000, suivi d’un disque en solo, Arshid Azarine a fondé il y a deux ans un trio, avec Habid Meftah Boushehri (percussions/chant) et Hervé de Ratuld (basse/contrebasse). Cet attelage idéal, augmenté des vocalistes Ariana Vadafari (mezzo soprano) et Niaz Nawab, s’est lancé dans un travail épique intitulé « 7 Djan » . À travers un jazz bercé par les inspirations persanes, Azarine revisite « la Conférence des oiseaux », une œuvre de Farid Al Din Attar, poète soufi persan du XIIe siècle. Un étonnant voyage musical dans lequel on croise, outre la libre improvisation offerte par le jazz, des modes iraniens et des chants folkloriques, soutenu par des rythmes complexes. Une musique intense et profonde à découvrir sur scène au New Morning de Paris, le 28 octobre (sortie du CD le 13 novembre, Ohrwurm Records/Disques Dom).
Dans de très nombreux pays, au cours des décennies passées, le jazz était synonyme de musique de résistance. Né en Suède voici un demi-siècle de parents turcs, installé aux États-Unis depuis la fin des années 1980, Ilhan Ersahin a ouvert il y a une douzaine d’années un club dans le Lower East Side de New York, Nublu, qui accueille aussi bien des DJs et du hip-hop que des jazzmen d’avant-garde, et qui est associé à une maison de disque éponyme. Auteur de très nombreuses productions, partenaire de visionnaires comme John Zorn ou Sam Rivers, le saxophoniste-ténor vient d’enregistrer « Istanbul Sessions » (Nublu Records/Modulator). À la tête de son collectif (Alp Ersonmez à la basse, Izzet Kizil aux percussions et Turgut Alp Bekoglu à la batterie), il livre une musique éclectique, parfois aérienne et résolument moderne dans sa conception transculturelle.
Un riche héritage musical
Le pianiste de jazz d’origine arménienne Tigran Hamasyan a remporté le premier prix du Thelonious Monk Institute of Jazz en 2006 et est lauréat des Victoires du Jazz en France en 2011. Celui qui se fait appeler simplement Tigran pour certains projets musicaux effectue ces dernières années une sorte de retour aux sources Ainsi le CD « Luys i Luso » (ECM/Universal), enregistré avec le Yerevan State Chamber Choir, principal chœur arménien, dans lequel le leader commémore le centenaire du génocide arménien de 1915 à travers des hymnes, des chants liturgiques et des compositions couvrant une période allant du Ve au XIXe siècle. La célébration du riche héritage musical arménien. Que l’on peut aussi redécouvrir avec The Gurdjieff Ensemble, qui vient de publier « Komitas » (ECM/Universal), un hommage à l’ethnomusicologue, prêtre et chanteur Komitas Vardapet (1869-1935), considéré comme le fondateur de la musique contemporaine en Arménie.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série