* En décembre 1969, quand Thelonious Monk (1917-1982) se produit à la tête de son quartet à Paris, salle Pleyel, sa réputation n’est plus à faire et le cœur de sa carrière est partie intégrante de l’histoire du jazz moderne. À 52 ans, le pianiste, considéré comme un des pionniers du be-bop, va cependant entrer dans une période crépusculaire. « Thelonious Monk - Paris 1969 » (Blue Note/Universal, 1 CD+DVD) témoigne parfaitement de cette atmosphère de début de fin de règne, alors que le free jazz et le jazz-rock naissant se disputent la vedette. D’autant que, victime de problèmes de santé, le pianiste-compositeur trop avant-gardiste vient de perdre deux membres de sa solide rythmique et que seul le fidèle Charlie Rouse (saxe-ténor) est du voyage européen. Leur extraordinaire et unique complicité se retrouve dans les thèmes interprétés de façon magistrale mais classique : « Ruby, My Dear », « Straight, No Chaser », « Epistrophy » ou encore « Crepuscule With Nellie » (en solo). Autant de tubes du maître du jazz décalé. L’arrivée inopinée du batteur Philly Jo Jones en fin de set fournira une étincelle supplémentaire et attendue à ce concert, ici suivi d’un rare entretien en coulisses avec le contrebassiste français Jacques-Bernard Hess. Un double document.
* Petit saut dans l’histoire du jazz. En 1957, le même « Sphere »Monk, héros d’un jazz East Coast, rencontre une des figures emblématiques du jazz West Coast, le saxophoniste-baryton Gerry Mulligan (1927-1996), pour une séance d’enregistrement à New York, ce qui pourrait passer pour un choc dans les cultures jazziques de l’époque. « Mulligan Meets Monk » (Riverside/Universal) prouve le contraire et montre le respect mutuel qu’ont les deux jazzmen, outre le partage de visions musicales communes. Cette réédition, augmentée de quatre titres inédits, témoigne d’une puissance créative fondamentale fondée sur un mélange de climats et d’atmosphères. Une rencontre majeure pour le jazz moderne.
* Autre rencontre favorisée par une époque bénie pour le jazz, les années 1950-1960, celle de l’altiste phénomène post-Parker Julian « Cannonball » Adderley (1928-1975) et l’un des grands maîtres du vibraphone, Milt Jackson (1923 - 1999), l’un des co-fondateurs du légendaire Modern Jazz Quartet (MJQ). Avec deux titres inédits et une série de standards au menu de « Things Are Getting Better » (Riverside), le couple insolite, accompagné par une rythmique sans pareil – Wynton Kelly (piano), Percy Heath (contrebasse, autre membre du MJQ) et le très rythmiquement solide Art Blakey (batterie) – apparaît convaincant et s’appuie sur une musique fluide et sublime.
* En matière de guitare jazz moderne et contemporaine, il est coutume de dire qu’il y a un avant et un après Wes Montgomery (1923-1968), tant le travail et l’apport du soliste virtuose fut exemplaire. « So Much Guitar », (Riverside/Universal), gravé en 1961, rassemble deux enregistrements : le premier avec une rythmique de rêve, Hank Jones (piano) et Ron Carter (contrebasse) ; le second des frères Montgomery, avec, outre Wes, Buddy (vibraphone) et Monk (contrebasse), lors d’une tournée au Canada. De formidables talents ainsi réunis et un guitariste au sommet de son art, qui va vite devenir une référence.
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