ROYAL DE LUXE est chez elle à Nantes, où la ville accueillit la compagnie dès 1990, à une époque de très grands projets ; ce fut l’inoubliable « Véritable histoire de France », ce grand livre de métal dont les pages tournaient et dévoilaient des scènes en relief sur le mode des albums pop up : ce fut le « Cargo 92 », au cœur duquel une rue de Nantes avait été reconstituée et qui, alors qu’on célébrait l’anniversaire de la découverte de l’Amérique, cingla vers les Caraïbes et plus au sud ensuite.
Ces dernières années, c’est l’époustouflante saga des « Géants », qui a fait le tour du monde, sans jamais oublier Nantes. Depuis vendredi dernier, dans le cadre de l’opération à dominante arts plastiques appelée « le Voyage à Nantes », Jean-Luc Courcoult, fondateur de la compagnie et homme de l’imagination, nous propose un spectacle blagueur et sombre sur la conquête de l’Ouest.
Une quinzaine d’acteurs manipulateurs en scène et, comme toujours, beaucoup plus à avoir construit les éléments du décor et les objets, carrioles ou chevaux. Un festival de chevaux, inspirés des chevaux de bois des manèges, des chevaux mécaniques de l’enfance et aussi, au centre du récit, un étrange cheval qui est treuillé dès le début du spectacle, si ressemblant qu’il est très impressionnant.
On ne racontera pas ici l’histoire qui sert de canevas à « Rue de la Chute ». Elle est donnée sur un mode de farce, souvent, avec des exagérations qui vont jusqu’au franc très mauvais goût, mais la base est sombre, on l’a dit. C’est que Jean-Luc Courcoult est un artiste très ancré dans les légendes, les contes, les joujoux des verts paradis. Mais c’est un enfant de Saturne. Et cela se lit comme à livre ouvert dans ce spectacle.
Comme toujours, au fil des représentations, le spectacle va se transformer, se resserrer, trouver des rythmes, et sans doute les artistes élagueront-ils ce qu’il y a de trop lourd ou vulgaire et qui n’amuse ni les enfants, ni les adultes installés dans des gradins, dans la cour du château des ducs de Bretagne, au pied des blanches façades de tuffeau.
Nantes, cour du château des ducs de Bretagne, jusqu’au 1er juillet. Relâche le 25 juin. Puis à Anvers du 11 au 22 juillet ; à Paris, cour d’honneur des Invalides, dans le cadre de Paris Quartier d’Été, du 3 au 11 août ; à Aurillac du 21 au 24 août ; à Saint-Gaudens du 6 au 8 septembre; à Ramonville du 13 au 16 septembre. Renseignements sur www.royal-de-luxe.com.
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