CLASSIQUE
Chaque nouveau spectacle de Robert Wilson est un événement attendu, même s’ils finissent par se ressembler tous. L’Opéra de Paris a à son répertoire deux increvables, « Madame Buttefly » et « Pelléas et Mélisande », réussites incontestables, et quelques autres productions plus oubliables, comme « la Flûte enchantée ». Il se pourrait que son « Couronnement » reste aussi comme un classique du répertoire, tant le spectacle est beau.
Pour l’occasion, Wilson a quelque peu renouvelé son équipe. Nouveau costumier, Jacques Reynaud propose plus de fantaisie dans les costumes, avec moins de raideur donc plus de possibilités de mouvement pour les interprètes. Un co-metteur en scène, Giuseppe Frigen, officie pour les parties parlées. Les lumières sont aussi cosignées (A.J Weisbard) et toujours aussi somptueuses. La splendeur des mouvements, des attitudes est toujours bien réelle et wilsonienne. S’agissant d’un opéra baroque, on déplore cependant l’absence d’un certain décorum. Les scènes vides ou peuplées seulement d’un arbre, fut-il un sublime cyprès déraciné, ou de deux fûts de colonnes, lassent assez vite.
La distribution en question
Surtout, pour que ce spectacle devienne une réussite incontestable, il faudra en renouveler complètement la distribution, assez ordinaire et en aucun cas au niveau de l’Opéra de Paris (dont le prix des places va jusqu’à 195 euros…). Hormis l’excellente contralto Varduhi Abrahamyan, à la voix et au timbre très séduisants, dans le rôle d’Ottone. Les chanteurs allaient pour cette première représentation du juste bien, comme Karine Deshayes (Poppée), à qui il manque tout de même le mordant et l’érotisme, au mauvais avec le Sénèque sans graves d’Andrea Concetti ; en passant par le très moyen, particulièrement Jeremy Ovenden, ténor sans charisme choisi pour chanter Néron.
La réalisation musicale de cet opéra est toujours pour le chef d’orchestre un casse-tête. Rinaldo Alessandrini, qui réalise avec Wilson le troisième volet de la trilogie monteverdienne (les deux autres à La Scala de Milan, coproducteur du spectacle), considère l’œuvre comme « une impasse en matière d’authenticité musicologique ». Trop de pages ne sont pas de Monteverdi et trop d’inconnues subsistent sur les effectifs utilisés à la création. La réalisation d’Alessandrini pour ces représentations à la tête de son ensemble, Concerto Italiano, est superbe, avec un continuo très fourni. Mais sa direction est trop placide. Comme dans la mise en scène, on ne sent ni les tensions de l’enjeu politique, ni la dimension érotique de ce livret. On passe tout de même, au nom d’une splendeur esthétique, bien à distance du propos.
Opéra de Paris-Palais Garnier (tél. 0892.89.90.90 et www.operadeparis.fr), jusqu’au 30 juin.
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