« J’AI LE SENTIMENT de vivre dans une société de plus en plus oppressante, une société où l’individu a de moins en moins de pouvoir et de choix pour s’en sortir », dit Cédric Jimenez, 35 ans, producteur, scénariste qui signe son premier long métrage. Une oppression qui passe notamment par les caméras de surveillance : il y en aurait 673 000 en France. Sans compter les millions de webcams. Avec Arnaud Duprey et Audrey Diwan, sa femme et coscénariste, le jeune cinéaste a imaginé un hacker anonyme qui a piraté toutes les caméras de Paris et passe son temps, dans sa chambre, à observer petits délits et moments d’intimité. Jusqu’à ce qu’un attentat gare d’Austerlitz, sitôt attribué au terrorisme islamique, fasse de nombreuses victimes. Le pirate se trouve alors entraîné, toujours derrière ses nombreux écrans et objets électroniques divers, dans une aventure qui le dépasse.
C’est par les images des caméras qu’est donc racontée l’histoire. Un suspense policier à résonances politique et actuelle qui n’est pas très original mais vaut bien d’autres honorables thrillers. Ce qu’on admire, surtout, c’est l’habileté avec laquelle le cinéaste arrive à nouer et dénouer les fils de l’intrigue sans sortir du principe de départ : ne montrer que ce que peuvent voir caméras de surveillance ou webcams des ordinateurs individuels, que ce soit dans la rue, dans le métro, dans le bus, dans un parking, dans un hôpital ou dans la chambre des deux personnages principaux (Olivier Barthélémy et Mélanie Doutey). Cela nous vaut un léger rafraîchissement de scènes déjà vues mille fois, comme la poursuite dans le métro.
Du point de vue cinématographique, cela ne donne pas des images bien léchées. Jimenez a dû utiliser toutes sortes d’astuces, comme filmer les scènes en hauteur, et surtout truquer la grande majorité des plans. Au début, cela indisposerait presque, avec ce noir et blanc ou ces couleurs sans recherche et ces improbables cadrages. Puis on se prend au jeu. À ce jeu, justement, les acteurs ne sont pas forcément bien lotis, avec parfois même le visage légèrement déformé.
Il serait dommage que le public n’ait pas la curiosité d’aller découvrir ce qui est plus qu’un exercice de style.
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