C’EST EN 1959, pour le film d’Alain Resnais, que Marguerite Duras écrivit « Hiroshima mon amour ». Une œuvre entrée dans la légende du cinéma, présentée hors compétition à Cannes. Quatorze ans après la fin de la guerre en France, quatorze ans après que la bombe atomique avait détruit la ville japonaise, faisant des milliers de morts, introduisant une rupture terrible dans l’Histoire du monde, le film parlait de choses graves, très graves.
Dans son adaptation pour la scène, Christine Letailleur s’intéresse en priorité à la passion amoureuse d’une femme française et d’un homme japonais. Elle ne parvient pas à creuser le récit comme le film d’Alain Resnais le fait si magistralement avec l’amour d’une femme pour un soldat allemand, à Nevers, durant la guerre.
Elle propose un objet extrêmement sophistiqué avec nudités noyées d’ombres et de lumières, voix éloignées par des micros – à un point tout à fait désagréable, car on perd le grain du timbre de Valérie Lang par exemple. Son partenaire, Hiroshi Ota, possède une très belle présence. Il ne semble pas toujours maîtriser la langue française, comme s’il l’avait apprise phonétiquement – pourquoi pas ? – mais il est sans appui de sensibilité, du coup. Le troisième homme, Pier Lamandé, obéit aux mêmes règles de l’éloignement.
C’est un objet théâtral très chic et très froid qui ne ressemble pas à ce que fait habituellement Christine Letailleur, et souvent avec Valérie Lang. Dommage. Mais il est impossible de transposer un film unique, très particulier, au théâtre. Même avec les images de « Pluie noire », de Shohei Imamura.
Théâtre des Abbesses (tél. 01.42.74.22.77, www.theatredelaville-paris.com), à 20 h 30 du mardi au samedi et en matinée le dimanche. Durée : 1 h 30. Jusqu’au 27 avril.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série