DIFFICILE d’acheter des places. Les lecteurs le disent. Aussi tôt s’y prend-on, on vous répond souvent qu’il n’y a plus rien à réserver, à vendre. Étrange, pour une billetterie officiellement ouverte le 13 juin par téléphone (voir ci-dessous), dès les premiers jours, on pouvait échouer, se voir opposer une fin de non-recevoir.
Aussi est-ce prudemment que nous vous renvoyons au programme du festival dit « in », celui que fonda Jean Vilar. Il mourut en 1971. Il était né en 1912. Nous sommes entre deux anniversaires et la « Maison » qui porte son nom, antenne de la Bibliothèque nationale de France et lieu de recherche, de mémoire, d’exposition, de rencontres, de spectacles, est tout entière mobilisée. S’il faut vous recommander un moment, ce sera « Artaud-Barrault » un spectacle qui a été imaginé il y a quelques mois, dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance de Jean-Louis Barrault. C’est un moment fascinant au cours duquel on entend les lettres que l’auteur du « Théâtre et son double » adressa à celui qu’il avait rencontré à l’Atelier. Des textes étoffent le propos. C’est Denis Guénoun qui a composé ce montage, dirigeant un jeune interprète remarquable, Stanislas Roquette (du 8 au 23 juillet, sauf les 12 et 18, à 11 heures du matin). Ne ratez pour rien au monde ce moment de poésie pure.
Denis Guénoun, philosophe, universitaire, homme de théâtre, est décidément sous les feux des projecteurs en cet été 2011. Il a, d’après une commande de Christian Schiaretti, directeur du TNP de Villeurbanne, composé une pièce de théâtre en trois volets, sobrement intitulée « Mai, Juin, Juillet ». Il s’inspire de l’occupation de l’Odéon, des états généraux de Villeurbanne, de la manière épouvantable dont fut traité Jean Vilar en juillet 1968 à Avignon. Un mois après il subissait son premier infarctus. Il allait mourir pas même trois ans plus tard, le cœur brisé.
Deux des volets de cet opus rigoureux et libre, sévère et lyrique, précis et malicieux ont été joués à Brangues, lors des célèbres « rencontres » qui fédèrent les admirateurs de Paul Claudel dans la demeure où il repose pour toujours. Christian Schiaretti dirigeait la troupe du TNP. On va les revoir à Avignon dans le cadre du programme élaboré par Blandine Masson pour France Culture. Retenez donc bien votre fin d’après-midi le 21 juillet, au musée Calvet. Les jeunes de la troupe reprennent cette pièce très intéressante et qui donne à réfléchir. Et l’on espère que l’on entendra une partie du troisième volet…
Quant au programme du festival lui-même, il est riche et divers. C’est le chorégraphe Boris Charmatz qui en est l’artiste associé. Il sera dans la cour d’Honneur avec une création, « Enfant » (du 7 au 12 juillet, relâche le 9), pour 9 danseurs et 27 enfants, sans doute très original, comme l’est le jeune artiste. Le spectacle qui ouvre le festival se donne à la Carrière de Boulbon, en dehors des remparts. Il s’agit du « Suicidé », une pièce grinçante et très puissante de Nicolaï Erdman (du 6 au 15 juillet), mise en scène et interprétée par Patrick Pineau et ses camarades, Anne Alvaro, Hervé Briaux et une quinzaine d’autres.
La star de l’été est Juliette Binoche, que l’on est très heureux de retrouver au théâtre et qui sera « Mademoiselle Julie » de Strindberg, dans une mise en scène de Frédéric Fisbach, avec Nicolas Bouchaud et Bénédicte Cerutti. À voir au Gymnase Aubanel (du 8 au 26 juillet). On reverra, en extérieur, dans la cour du lycée Saint-Joseph, « I am the wind », le texte de Jon Fosse monté, en anglais, par Patrice Chéreau, avec deux interprètes remarquables (du 8 au 12 juillet).
On peut espérer beaucoup du travail d’Arthur Nauzyciel sur Jan Karski, le résistant polonais, d’après le livre de Yannick Haenel (Opéra-Théâtre, du 6 au 16 juillet). On peut lire les « Mémoires » de cet homme d’exception dont la parole a été relayée par le film « Shoah ». C’est plus tard (du 20 au 25 juillet) que Wajdi Mouawad présentera (Carrière de Boulbon, du 20 au 25 juillet) la trilogie Sophocle : « Les Trachiniennes », « Antigone », « Électre ». Un grand voyage que les Bordelais peuvent découvrir dès cette semaine avec une intégrale vendredi soir.
Ceci n’est qu’un aperçu. Il vous faut vous renseigner, étudier le programme qui compte de belles soirées de danse. Quant au off : plus de mille spectacles différents. Le programme est l’instrument indispensable du festivalier qui compose son programme selon ses goûts et ses disponibilités, de 10 heures du matin à minuit et au-delà…
Renseignements festival « in »: tél. 04.90.14.14.60. Billetterie : 04.90.14.14.14. www.festival-avignon.com.
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