On connaît Jeanne Herry par son film « Elle l’adore », avec Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte, sorti en septembre dernier. Elle vient du Conservatoire d’art dramatique et a un joli parcours au théâtre. Elle a également publié un roman. Bref, la demoiselle a plus d’une corde à son arc et un véritable esprit d’indépendance.
Le spectacle que l’on peut actuellement applaudir dans la petite salle du Rond-Point est né de la sollicitation de Dominique Bluzet, directeur du théâtre d’Aix. Il a demandé à Jeanne Herry de diriger Hélène Alexandridis dans une pièce de boulevard. Ils ont beaucoup lu, et choisi une comédie de 1956. Une comédie de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy. Un duo dont on connaît entre autres « Fleur de cactus », « Lily et Lily », « Potiche », récemment remis en lumière par le film de François Ozon
Presque soixante ans : la distance est compliquée, car la société a beaucoup changé et c’est à la fois proche et très lointain. Jeanne Herry s’en tire très intelligemment : elle a coupé un peu la comédie assez copieuse et s’appuie sur un décor et des costumes très réussis de Jane Joyet. Elle dirige à merveille un quatuor de comédiens très bien choisis pour défendre ce gentil argument : deux jeunes gens assez désinvoltes et très séduits par la mode, qui rêvent d’approcher ce que l’on nommait la Café Society mais sont paresseux et veulent de l’argent sans trop se fatiguer. Géraldine, la jolie Céline Martin-Sisteron, va séduire un brave homme qui pourrait être son père. Incarné par le très malicieux et futé Olivier Broche, ce personnage est très attachant. Le fiancé de la jeune femme, Loïc Riewer, jette son dévolu sur une richissime veuve, une Française qui avait épousé un Américain du sud. Cette femme excentrique, c’est Hélène Alexandridis qui l’incarne. Survoltée, elle est d’une cocasserie irrésistible et communique beaucoup d’énergie à la représentation menée tambour battant par Jeanne Herry.
Pas de psychologie ici. Des faits, un style ! Il ne s’agit pas seulement de mécanique. On comprend la manière particulière de composer des pièces de Barillet et Grédy : c’est moins l’action, les situations pourtant très drôles, qui font rire. Le secret, c’est l’écriture très fine. Les répliques font mouche. Bref, un bon moment qu’il faut prendre comme un divertissement de qualité.
Puis en tournée, au Théâtre de l’Ouest Parisien du 15 au 17 avril, et à la Comète de Châlons-en-Champagne les 20 et 21 avril.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série