DEPUIS qu’il a mis en scène une version très forte du « Petit Chaperon rouge », Joël Pommerat est de plus en plus du côté des contes. Il mêle avec beaucoup d’originalité le fantastique et le réalisme, le rêve et le sociétal. Il a toujours aimé les histoires qui se passent à l’intérieur d’une entreprise, toujours été intéressé par les liens qui se tissent, les déchirements, les affrontements, le jeu du collectif et du personnel.
On retrouve tout cela dans « Ma chambre froide », qui pourrait être résumée assez simplement. Une narratrice accompagne toute la représentation. Il y a un personnage de jeune femme, Estelle, l’étoile, celle qu’il faut suivre, une jeune femme qui ne s’est pas trouvée. On apprendra qu’elle est la seule fille d’une famille de 11 enfants et que ses frères sont violents, en rupture. Elle est mariée avec un homme qui finira par la battre. Sa vie, c’est son entreprise. Un patron, Monsieur Blocq. Pas aimable, mais elle est persuadée que ce sont ses idées qui ne sont pas bonnes et qu’il suffirait qu’on l’éclaire pour qu’il change. Cet homme, apprenant qu’il va mourir, transmet ses biens à ses employés. Sous condition qu’ils montent une pièce de théâtre dans laquelle il pourrait se voir. Estelle prend les choses en mains.
Porté par 9 comédiens, précis et mobiles, le spectacle, de scène en scène, brèves, nous entraîne du côté de la réalité sociale et du rêve, de l’âpre réalité et du fantasme. On est embarqué. Joël Pommerat s’autorise des ruptures, des énigmes. Il laisse des questions ouvertes. Il nous donne des indices, pour mieux nous perdre. Il ne craint pas les effets, la musique parfois très présente, qui emporte, les jeux de lumière, la violence. Il nous offre du théâtre, son théâtre. Un théâtre à part et toujours très intéressant. La règle de la troupe est de ne pas préciser qui joue quel rôle. Mais soulignons l’exceptionnel parcours de l’interprète d’Estelle et d’un autre personnage, Ruth Olaizola.
Ateliers Berthier de l’Odéon, à 20 heures, du mardi au samedi, en matinée le dimanche à 15 heures (tél. 01.44.85.40.40, www.theatre-odeon.eu). Durée : 2 h 15 sans entracte. Jusqu’au 27 mars. Puis en tournée : Arras les 12 et 13 mai, et pendant la saison 2011-2012. Le texte est publié par Actes Sud-Papiers.
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