Danse
Après sa première visite il y a vingt-huit ans, retour très attendu du Ballet de Shanghai en France – en 2003, il avait dû annuler sa venue pour cause de grippe aviaire. Fondée en 1979 et dirigée aujourd’hui par Lili Xin, une de ses anciennes danseuses étoiles, la compagnie, soutenue par la riche municipalité (au contraire de celui de Pékin, qui est une compagnie nationale), est formée d’une élite de 60 danseurs, dont nombre se distinguent régulièrement dans les concours internationaux. Elle possède un répertoire varié, mélange de grands classiques de la danse occidentale (« le Lac », « Giselle », « Roméo et Juliette », etc.), d’œuvres néoclassiques de Balanchine et de ballets aux sujets chinois spécialement créés pour elle, comme le célèbre « Butterfly Lovers » (2010, Lili Xin). Les 8 représentations parisiennes permettront de découvrir deux chorégraphies emblématiques du talent et de la diversité de ce superbe ballet : « A Sign of Love » (les 13, 14, 15, 16 et 20 mars) et « La Fille aux cheveux blancs » (les 18 et 19 mars).
Depuis une dizaine d’années, les liens du Ballet de Shanghai et de la France se sont renforcés. Nombreux sont nos professeurs qui ont été invités à y enseigner. De même pour la programmation : José Martinez y a réglé en 2010 « The last mission of Marco Polo » et Patrick de Bana « Jane Eyre ». Le premier chorégraphe invité de ces collaborations franco-chinoises fut en 2006 Bertrand d’At, ancien danseur chez Béjart et longtemps directeur du Ballet de l’Opéra du Rhin. Il a créé en 2006 « A Sign of Love » (2006), formidable histoire d’amour impossible dans le Shanghai des années 1930. On pense au film « In the Mood for Love » de Wong Kar-Way, qui l’a certainement inspiré. Bertrand d’At a réglé, avec le plus grand soin et beaucoup d’exactitude dans l’évocation de l’époque, un spectacle multicolore, à l’action très lisible, tour à tour divertissant, trépidant, émouvant, poignant même, adapté à la sensibilité chinoise, que nous avons pu voir sur place avant qu’il ne s’envole pour Paris.
Le couple vedette de premiers danseurs principaux, Pingping Ji et Husheng Wu, sera à Paris, ainsi qu’une autre distribution de plus jeunes danseurs. Husheng Wu a grandi avec le rôle du jeune premier, Mr Li, dans lequel il a débuté à 18 ans. Huit ans plus tard, il est arrivé à une maturité totale et en donne une interprétation d’une grande intensité. Bertrand d’At a réglé son spectacle sur une musique originale chinoise. Cependant, les trois pas de deux de facture classique du ballet sont dansés sur la sublime musique des mouvements lents des quatuors « Rasumovsky » de Beethoven. Il ne faut pas manquer ce spectacle qui, en huit ans, s’est imposé comme une carte de visite pour le Ballet de Shanghai.
Un monument
« La Fille aux cheveux blancs » est quant à elle une œuvre fondatrice créée durant la Révolution culturelle chinoise et a remporté la médaille d’or de la meilleure œuvre de danse classique chinoise du XXe siècle. Sur une musique composée par quatre compositeurs contemporains chinois, elle puise ses racines dans les anciennes légendes du pays. C’est le pendant du « Détachement rouge féminin », la signature révolutionnaire du Ballet de Pékin, que l’on a pu voir au Théâtre du Châtelet l’année dernière. Paris avait déjà accueilli « La Fille aux cheveux blancs » en 1972, avant que l’œuvre ne connaisse une éclipse due à la Révolution culturelle et ne soit reprise en 1988 avec Lili Xin comme soliste. C’est donc un monument de l’esthétique chinoise qu’il ne faudra pas manquer à l’occasion de ces deux uniques représentations parisiennes.
Palais des Sports de Paris, Porte de Versailles : « A Sign of Love » du 13 au 20 mars et « la Fille aux cheveux blancs » les 18 et 19 mars. Réservations : 0825.038.039 et fnac.com/ticketnet.fr. Places de 27 à 85 euros.
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