Des Hauts-de-France à Venise

Un printemps italien

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Publié le 18/05/2017
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Art-Rafael

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Crédit photo : RMN-GP (CHANTILLY)/H. BRÉJAT

« Heures italiennes » (1), ce sont 200 tableaux en provenance des musées et églises de Picardie. Avec quatre expositions principales (Amiens, Chantilly, Beauvais, Compiègne), auxquelles s’ajoutent quatorze satellites qui dévoilent des collections peu connues (Jacquemart-André à Chaalis) et des découvertes, comme celle de La Fère.

À Amiens (musée de Picardie, jusqu'au 2 juillet), les primitifs des XIVe et XVe, le style élégant et précieux du gothique international, la mode des compositions circulaires lancée par Botticelli et l’histoire du démembrement de ces tableaux pour le marché de l’art au XIXe siècle.

Au château de Chantilly (jusqu'au 2 juillet), riche des collections du Duc d’Aumale, la Renaissance et le maniérisme du XVIe. Portraits, allégories, scènes inspirées de la mythologie romaine et la riche peinture vénitienne, avec le Titien, Sebastiano del Piombo, Salviati, Tintoret et Véronèse.

Le naturalisme et le baroque du XVIIe siècle sont à Beauvais (MUDO-Musée de l'Oise et Quadrilatère, jusqu'au 17 septembre). Caravagisme, Contre-Réforme, passions et émergence du paysage et de la nature morte.

Au château de Compiègne (jusqu'au 21 août), le XVIIIe siècle, avec le goût dominant pour Venise et Naples. Les grands décors, les peintures d’histoires aux sujets profanes ou sacrés (Ricci, Pellegrini, Solimena), le goût de l’esquisse, les vedute et l’incontournable Grand Tour.

Ces « Heures italiennes », selon la formule d’Henry James, résultent du travail de recensement national de 14 000 œuvres (à consulter dans la base AGORHA, sur www.inha.fr/fr/ressources/bases-documentaires) réalisé par l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) et l'Association des conservateurs des musées de Picardie. Un modèle qui devrait inspirer d’autres régions françaises.

C'est le musée du Louvre-Lens (2), qui clôturera ces « Heures italiennes » à partir du 18 octobre avec l’exposition « Peintures italiennes des Hauts-de-France : dialogues et correspondances ». En attendant, on peut y suivre jusqu'au 26 juin une véritable enquête pour percer le mystère des frères Le Nain. Antoine, Louis et Mathieu sont parmi les peintres les plus célèbres au XVIIe siècle puis oubliés jusqu’au XIXe. Très prisés par la riche bourgeoisie, ils signent ensemble leurs tableaux, des sujets religieux dans l’esprit de la Contre-Réforme et des scènes paysannes naturalistes, peu fréquentes à cette époque. Avec près des deux tiers de leurs 70 tableaux répertoriés, l’exposition s’attache à faire la part de chacun et du travail commun, tout en expliquant le succès de ces scènes paysannes dans le contexte du règne de Louis XIII.

À voir aussi à Paris, au musée Cognacq-Jay (3), les fastes de la République de Venise au XVIIIe, avec Tiepolo, Guardi, Longhi (jusqu'au 25 juin).

Et pour ceux qui peuvent aller sur place, jusqu'au 26 novembre, la 57e Biennale internationale d’art contemporain de Venise, qui a pour directrice artistique la Française Christine Macel, du Centre Pompidou, avec un pavillon français en forme de studio musical, signé par le plasticien Xavier Veilhan, et une installation de Loris Gréaud sur l’île de Murano, dans une ancienne verrerie.

Il faut aussi réserver la soirée du samedi 20 mai pour la 13eNuit européenne des musées. Ils seront ouverts gratuitement jusqu’à une heure avancée, avec pour chacun un programme particulier (4). 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1) www.heuresitaliennes.com
(2) Tél. 03.21.18.62.62, www.louvrelens.fr
(3) Tél. 01.40.27.07.21, museecognacqjay.paris.fr
(4) nuitdesmusees.culturecommunication.gouv.fr

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin: 9582