DANS L’ÉCRIN PRÉCIEUX qu’est la salle du théâtre du Ranelagh, le décor simple et harmonieux imaginé par Sandrine Lamblin s’inscrit parfaitement. Au fond, un portrait immense que les protagonistes saluent. Le roi, mais aussi, dans le cœur des spectateurs, ce pourrait être Molière. Car ici, il règne en maître. C’est lui que l’on vient découvrir ou retrouver en famille, c’est lui que l’on écoute.
La compagnie de Serge Lipszyc a été fondée il y a vingt-cinq ans et s’est toujours partagée entre le répertoire et les dramaturgies contemporaines. Elle est, depuis deux ans, en résidence dans la région parisienne, à Beynes, Yvelines. Les spectacles actuellement donnés au Ranelagh reflètent une manière de travailler, une manière loyale d’honorer une mission. Ici, tout s’adresse au public.
« Le Misanthrope » est donné sans perruques, avec, pour les hommes des chemises et cravates d’aujourd’hui sous des manteaux Grand Siècle. Le ton est donné. Les trois femmes, Célimène (Valérie Durin), Éliante (Juliane Corre), Arsinoé (Nadine Darmon), portent le même style de robe dans des couleurs différentes. Les objets mêlent un canapé rouge à la mode et des candélabres qui donnent une allure plus ancienne aux atmosphères.
La distribution est solide. On travaille avec la troupe. On ne va pas chercher des idées, des jeunes stars, on donne à entendre un grand texte. On pourrait rêver de plus d’alacrité du côté des femmes, de plus de férocité aussi. Serge Lipszyck est un Alceste mûr, sans violence, profondément déterminé, peu vacillant dans ses convictions. Le Philinte de Bruno Cadillon est fin et nuancé, les marquis sont drôles et l’ensemble du groupe, Sylvain Méallet, Julien Léonelli, Lionel Muzin et Henri Payet en alternance pour Oronte, Gérard Chabanier, possède une cohérence, traduit une entente forte. Mais on pourrait être un peu plus ému, rire plus franchement. Le spectacle est donné dans la vivacité, très bien dit, mais on ne s’attarde pas sur les effets.
Théâtre Le Ranelagh (tél. 01.42.88.64.44, www.theatre-ranelagh.com), à 21 heures du mercredi au samedi, 17 heures le dimanche. Durée : 1 h 55 . Jusqu’au 21 mai.
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