UNE QUARANTAINE de productions : des créations, des reprises, des spectacles venus de l’étranger. Du théâtre, de la danse, de la musique, des formes avec vidéo, des arts plastiques, des lectures, des expositions, pour leur dixième et dernière édition du festival comme directeurs, Vincent Baudriller et Hortense Archambault ont confié à Stanislas Nordey et à Dieudonné Niangouna le rôle d’artistes associés.
Lors de la conférence de présentation, Stanislas Nordey l’a déclaré d’entrée : « Le théâtre, c’est d’abord un texte. Et cela n’est même que cela. » Une formule qui marque non pas une rupture, mais un rappel à l’essentiel après l’éclatement de la notion, un éclatement qui a correspondu aux premières années de direction de Vincent Baudriller et Hortense Archambault. La porosité des arts, et notamment dans le domaine du spectacle vivant, est établie depuis longtemps. Mais le texte, les œuvres de littérature demeurent le socle de ce que le public attend du théâtre. Des histoires que l’on raconte, avec des moyens divers.
Dans la cour d’Honneur, samedi 6 juillet, c’est une œuvre fleuve du XXe siècle que met en scène Stanislas Nordey, qui a voulu que l’on entende la voix de personnages rares dans l’art dramatique : des ouvriers. « Par les villages », de Peter Handke, pièce découverte en France dans la mise en scène de Claude Régy, qui demeure l’ouvreur de voies, se déploiera par la voix de huit comédiens, parmi lesquels Jeanne Balibar, Emmanuelle Béart, Laurent Sauvage, dix comédiens en tout parmi lesquels Nordey lui-même et sa mère Véronique Nordey. De longs monologues, une forme puissante, un propos radical : un homme, écrivain, revient dans le village de son enfance parce qu’il faut régler l’héritage des parents, avec son frère, ouvrier et sa sœur, employée.
L’ouverture officielle du festival aura eu lieu la veille, avec un spectacle en lumières du Groupe F, qui marquera l’inauguration de La FabricA, un lieu que les entreprenants directeurs ont réussi à faire édifier, rêve de leurs prédécesseurs, un lieu qui sera ouvert toute l’année aux artistes, aux productions et aux spectacles.
Cet espace est situé non loin de la gare TGV, en dehors des remparts, et c’est là que l’on découvrira l’un des autres spectacles fleuves de cet été : le « Faust » de Goethe en intégrale, avec ses deux parties. Une mise en scène de l’Allemand Nicolas Stemann, soit 8 h 30 de spectacle, entractes compris. En France, il y a quelques années, Daniel Benoin avait osé ce grand voyage fascinant.
Quant à Dieudonné Niangouna, l’autre artiste associé, il présente, à la Carrière de Boulbon, « Shéda », qu’il a écrit et met en scène en s’inspirant de ce lieu minéral.
Dans la catégorie « longs spectacles », le tout jeune Julien Gosselin (venu de l’école du Théâtre du Nord) présente une adaptation des « Particules élémentaires » de Michel Houellebecq à Vedène, en dehors de la ville (3 h 40 avec entracte).
Mais rassurez-vous, ces formats ne sont pas la règle. On retrouvera des artistes qu’Avignon aime, tels Angelica Liddell, Katie Mitchell, Sophie Calle, Ludovic Lagarde, Falk Richter, Jean-Michel Bruyère, et, du côté de la danse, Anne Teresa de Keersmaeker et Boris Charmatz. Quant à Jérôme Bel, il tente dans la cour de donner la parole aux spectateurs. Autre volet intéressant, celui composé par Dieudonné Niangouna, qui est de Brazzaville et a invité de nombreux artistes d’Afrique que l’on ne connaît pas.
Pour marquer cette dixième et dernière édition, les directeurs ont invité tous ceux qui ont été les artistes associés depuis dix ans et d’autres, dont Patrice Chéreau et Peter Brook. Ils se suivront à l’Opéra-Théâtre du 6 au 26 juillet. Des formes courtes et denses.
La Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) présente son cycle « Sujets à vif » et France Culture est également très présente.
Bref, de belles soirées en perspectives, et sans compter le « off », qui, avec ses 1 500 spectacles, continue d’attirer les centaines de milliers de spectateurs en juillet à Avignon. Avec parfois le meilleur, et quelquefois le pire !
Tél. 04.90.14.14.60, www.festival-avignon.com. Pour le « off », un « annuaire » est publié comme chaque été. Parmi les très bonnes adresses, les théâtres permanents d’Avignon, Le Chêne Noir et le Théâtre des Halles.
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