Au musée Picasso-Paris (1), on suit donc l'artiste du 1er janvier au 31 décembre 1932, avec ses créations, sa correspondance (avec son ami Michel Leiris, qui lui écrit d’Afrique, avec les marchands), ses places de spectacle, ses déplacements entre Paris et Boisgeloup (son atelier dans l'Eure), les coupures de presse, les photos de Brassaï, qui dévoilent ses ateliers pour la première fois au public…
Une année riche en événements. Avec la première rétrospective, à la galerie Georges Petit, qui se prolonge au Kunsthaus de Zurich, pour celui qui, à 50 ans, est le peintre le plus célèbre de son temps. Et la publication du premier tome de son « Catalogue raisonné » par Christian Zervos, à travers lequel il construit son image.
Une année érotique, marquée par les nombreux portraits colorés et voluptueux de son amante Marie-Thérèse Walter, la muse du renouvellement de son génie créateur. Dans « le Rêve », le visage de Marie-Thérèse est à la fois de face et de profil et un pénis lui traverse la tête tandis qu’elle replie les mains sur son pubis. Les connotations sexuelles, qui se retrouvent aussi dans les natures mortes, s’assagiront dans le courant de l’année pour faire place aux baigneuses. Parallèlement, le peintre revient au thème de la Crucifixion. Sa femme Olga est seulement présente dans les photos de famille.
Une année qui interroge son rapport au surréalisme et est d’une grande liberté créatrice. Picasso associe peinture, sculpture, dessin, gravure et son dernier nu frôle l’expressionnisme. C’est ainsi que Carl Jung, élève de Freud, le déclarait schizophrène.
Avec la nature
En collaboration avec le musée Picasso de Paris, le musée du Domaine départemental de Sceaux (2) interroge avec 80 dessins, estampes et documents d’archives le rapport du maître à la nature. Cela passe par les paysages de ses débuts, où parfois il inclut ses baigneurs cézanniens, l'illustration de l'« Histoire naturelle » de Buffon, peuplée d’animaux, l’utilisation de sable, de feuilles dans ses toiles, et par l'un de ses thèmes de prédilection, la femme-fleur. Cette même année 1932, il déclarait : « Ce n’est pas d’après elle que je travaille, mais devant elle, avec elle. »
À venir à l’Hôtel de Caumont, à Aix-en-Provence, du 24 novembre au 11 mars, les affinités artistiques de Botero avec Picasso.
(1) Jusqu'au 11 février. Tél. 01.85.56.00.36, www.museepicassoparis.fr
(2) Jusqu'au 31 décembre. Tél. 01.41.87.29.50, www.hauts-de-seine.fr/expoPicasso
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série