La soirée, regardée par seulement 1,6 million de téléspectateurs, n’a vraiment pas fait l’unanimité, avec son mélange de déclarations engagées plus ou moins drôles et d’hommages émouvants aux disparus de 2020. Derrière les blagues parfois grossières et le manifeste bonheur de ces retrouvailles collectives, le désespoir n’était pas loin. La métaphore du monde cinématographique et culturel français réduit à la misère ayant été poussée très loin par Corinne Masiero, à qui on pardonne presque tout depuis qu’elle incarne le capitaine Marleau, jusqu’à se dépouiller de tout vêtement.
Roselyne Bachelot était là, mais pas dans la salle, Covid oblige, ce qui lui a permis d’éviter des moments embarrassants ou d’avoir par exemple à expliquer à Stéphane Demoustier, César de l’adaptation pour « la Fille au bracelet », pourquoi ses enfants peuvent aller chez Zara mais pas au cinéma. Car il n’y a toujours pas de date de réouverture, seulement de vagues promesses : « Nous sommes en train de bâtir avec la filière les conditions de réouverture des salles. Je vous garantis, on va revoir des films et le public va être là. »
On peut regretter qu’Emmanuel Mouret (« les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait ») et François Ozon (« Été 85 ») soient repartis quasi bredouilles, mais on se réjouit du succès d’Albert Dupontel avec « Adieu les cons » (sept Césars, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur). Un talent et une intelligence dont aurait pu bénéficier la médecine, si, après quatre ans d’études à Paris-Diderot (Bichat-Claude Bernard), le fils de médecin ne s’était ennuyé dans un stage de neurochirurgie…
Le réalisateur n’était pas présent car, selon sa productrice Catherine Bozorgan, « il n’est pas à l’aise avec toute forme de compétition » et juge difficile de comparer des œuvres. En revanche, promet-elle, il accompagnera son film quand il ressortira, dans les salles mais aussi les lycées, puisqu'« Adieu les cons » a remporté le César des lycéens, créé cette année. L’espoir est de conquérir ou reconquérir la jeunesse, malgré la séduction et les atouts des plateformes.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série