ALAIN FRANÇON conserve le sous-titre « Scènes de vie à la campagne » et Jacques Gabel, qui signe la belle scénographie, nous conduit avec délicatesse dans ce monde où la nature est très présente. Grandes toiles peintes pour fond de décor, lumière et son (Joël Hourbeigt, Daniel Deshays) qui donnent les humeurs, de chaleur accablante et orage, pluie, nuit frémissante, aboiements des chiens au loin. Oui, c’est bien la campagne et cette vaste demeure rustique est idéale. La musique (Marie-Jeanne Séréno) accompagne continûment la représentation, ajoutant ses humeurs d’emportement et de mélancolie.
On devine le labeur, la longue patience de Vania (Gilles Privat) et de sa nièce Sonia (Barbara Tobola). La nounou Marina (Catherine Ferran) veille sur eux. La mère de Vania, Maria (Laurence Montandon) vit là, elle aussi. Sa fille est morte. Son gendre, écrivain, chroniqueur d’art, Sérébriakov (André Marcon), père de Sonia, s’est remarié avec une jeune femme belle et indolente, Elena (Marie Vialle). Ajoutons un gentil pique-assiette, dit La Gaufre (Jean-Pierre Gos), un valet de ferme (Guillaume Lévêque, dramaturge du spectacle). Il y a un ami de la maisonnée, personnage essentiel, le médecin soucieux de protéger la nature, Astrov (Éric Caruso). Sonia l’aime. Il va tomber amoureux d’Elena.
Alain Françon va au plus profond des cœurs en s’appuyant sur la traduction vive de Françoise Morvan et d’André Markowicz. La distribution est forte. Il y a une entente entre les interprètes qui est harmonie quand, dans la maison, les conflits éclatent. Vania se révolte contre Sérébriakov, fausse valeur intellectuelle, qui vit sur les difficiles revenus de la propriété et veut la vendre. Sonia s’effondre, parce qu’elle comprend qu’Astrov ne la voit même pas. Elena prend la mesure de sa vie gâchée. Astrov demeure seul, désespéré quand Vania et Sonia se remettent au travail…
On a beau connaître la pièce par cœur et l’avoir vue une bonne douzaine de fois, on n’avait jamais entendu si nettement la musique douloureuse et sombre d’« Oncle Vania ».
Nanterre-Amandiers (tél. 01.46.14.70.00, www.nanterre-amandiers.com), à 20 h 30 du mardi au samedi, à 15 h 30 le dimanche. Durée : 2 h 30, entracte compris.
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