Théâtre
On ne se lasse pas de voir et revoir « Liliom », pièce de théâtre écrite en 1909 par le Hongrois Ferenc Molnar (1878-1952). Une pièce qui apporta la célébrité à l’écrivain, auteur de nouvelles, romans, essais. En 1934, alors qu’il s’apprête à partir pour Hollywood, Fritz Lang signe la réalisation d’un film, en France, avec Charles Boyer dans le rôle-titre. Depuis, on revoit souvent cette pièce au théâtre.
L’action se situe dans une fête foraine des abords de Budapest. Les personnages sont des gens simples, qui se battent avec les difficultés économiques et les soucis du cœur. Liliom est bonimenteur. Il attire les clients au manège de Madame Muscat. Sa patronne n’est pas insensible à son charme. Il rencontre Julie et l’aime à sa manière : virile et assez brutale. Julie attend un enfant. Liliom s’embarque dans un mauvais coup. Pris par les gendarmes, il se suicide. Il est reçu au Purgatoire. Il va y demeurer seize ans et aura le droit de redescendre sur Terre, pour quelques heures ou pour toute la vie, s’il se conduit bien…
Tout est réussi dans ce spectacle. Une scénographie qui permet de résoudre la question de la représentation de la fête foraine et du manège – ils sont hors champ –, les costumes, qui correspondent bien à l’esprit de l’œuvre mais ne sont pas datés, les lumières, la musique, le mouvement général, de scènes intimes à scènes de groupe.
Galin Stoev, qui s’appuie sur la traduction de la regrettée Kristina Rady avec Alexis Moati et Stratis Vouyoukas, a construit une idéale distribution. Certains comédiens jouent plusieurs rôles, tels Romain Dierckx, Christophe Montenez, François Prodhomme, Céline Ohret. Yoann Blanc est Dandy, le copain. Liliom est incarné par un Christophe Grégoire tout en nerfs, le beau gosse un peu désinvolte, désarmant dans la légèreté comme dans le chagrin et qui ne craint pas ce qu’il peut y avoir de voyou un peu dur dans le personnage. On comprend que Julie le défende jusque par-delà la mort, l’abandon. Marie-Ève Perron est fine et profonde, comme son amie Marie, Anna Cervinka. Dans la partition de Madame Muscat, Marie-Christine Orry est remarquable, dans l’amour, la jalousie, l’abandon. Une interprète qui sait donner sa dimension tragique à la tenancière du manège. Superbe, comme ce spectacle beau, délié, touchant, fidèle à Molnar.
La Colline, Grand Théâtre (tél. 01.44.62.52.52, www.colline.fr), du mercredi au samedi à 20 h 30, le mardi à 19 h 30, le dimanche à 15 h 30. Durée : 2 heures. Jusqu’au 4 avril.
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