Philippe Adrien, qui signe la mise en scène, explique dans le document remis aux spectateurs qu’il a connu cette pièce parce qu’une amie avait été « transportée » par la version américaine de la pièce de Simon Stephens, tirée d’un roman paru vers 2001 en Grande-Bretagne. Un roman de Mark Haddon très lu dans les pays anglo-saxons à l’époque, « le Bizarre Incident du chien pendant la nuit ». Un titre impossible se référant à une scène cruelle : une dépouille de chien avec un râteau planté dans le corps, oublié sur la pelouse. Le chien d’un petit garçon, Christopher, le héros de cette fable pleine de bons sentiments, n’était la sanglante ouverture dont on saura qu’elle est de la main du père, Ed.
Auteur de polars et de livres pour la jeunesse, Mark Haddon a souvent souligné que, s’il avait parfois travaillé auprès de jeunes autistes, il ne prétendait pas faire œuvre scientifique avec ce livre. On ne sait pas d’où vient qu’on nous présente aujourd’hui cette histoire comme un témoignage. L’adaptateur explique que « la façon dont le cerveau de Christopher fonctionne fait penser à un ballet » et on vous en sert, du ballet, en ouverture et en épilogue !
Si on oublie la question scientifique, on écoute l’histoire d’un enfant pas tout à fait comme les autres, déchiré entre des parents qui se sont quittés, un enfant très intelligent et très buté parfois. Un enfant qui a le génie du calcul et est plein d’énergie dans une pièce habile, sentimentale, ici mise en scène d’une manière enlevée. Mais l’adaptation est lourde et l’on pourrait raconter cette histoire, traduite par Dominique Hollier, en 1 h 50 plutôt qu’en 2 h 15.
Tout le monde a du talent sur le plateau. Souvent les comédiens jouent plusieurs rôles, sauf Juliette Poissonnier, Siobban, Nathalie Vairac, la maman, Sébastien Bravard, le père. Et bien sûr Pierre Lefebvre, Christopher, ici un jeune métis ultradoué. On le connaît, on l’a déjà applaudi. C’est l’un des enfants de Philippe Adrien, qui prend grand soin à mettre en valeur tous les dons de son rejeton. Pierre Lefebvre, vif, mobile, voix bien placée, visage ouvert, regard franc, est excellent. Mais on aurait aimé une mise en scène moins démonstrative et un travail sur la version française qui nous fasse mieux comprendre ce que prétend raconter la pièce… Moins de music-hall, plus de questions.
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