À L’HEURE de la haute technologie, des effets spéciaux, de la vidéo, de la musique électronique, Peter Pan peut encore s’envoler suspendu à un harnais digne du théâtre baroque, et nous enchanter. Dans « Pan », adaptation du « Peter Pan » de James Matthew Barrie, texte fondateur de la culture britannique, au départ une pièce de théâtre traditionnellement jouée à Noël, Irina Brook ne s’embarrasse pas de réalisme. Elle suggère. Et c’est en s’appuyant sur vocabulaire scénique simple mais délicieux qu’elle fait naître la magie.
Tout le monde connaît l’histoire du garçon qui avait perdu son ombre dans une maison de Londres, l’histoire de Wendy et de son frère John, de la chienne Nana, du pays des enfants perdus, du capitaine Crochet, du crocodile, l’histoire de Peter Pan et des pirates, l’histoire du garçon qui ne voulait pas grandir, de la fée Clochette et de Lili la Tigresse. Ils sont tous là, sur le plateau du théâtre de Paris. Les pirates sont aussi musiciens, à commencer par le capitaine Crochet, dont se régale Georges Corraface. Wendy, interprétée par une jeune femme talentueuse, Babet, chante et joue du violon ; John, son frère, est un comique épatant, une grande révélation tout en os et en esprit, Nuno Roque. La fée Clochette est ravissante, c’est Johanna Hilaire, qui joue aussi la sirène et Nana. Le crocodile est formidable, les jumeaux Awaiye, beaux et malicieux, donnent une touche d’humour supplémentaire. Quant à Peter, il a la grâce d’un tout jeune artiste venu du cirque et qui possède un charme irrésistible. On y croit immédiatement, même si l’on regrette qu’il ne soit pas vêtu de feuilles vertes… Louison Lelarge possède de belles qualités de jeu. Il faut qu’il ménage sa voix encore un peu fragile.
Si vous aimez le théâtre forain, ce théâtre bon enfant qui suggère et scintille de mille et une inventions, ce « Pan » vous séduira. Les enfants sont subjugués par la proximité et la malice de ce spectacle. Il y a là un art du théâtre qui émeut. Et, ici, l’expression passe autant par le corps, le mouvement, que par les mots. Le remarquable travail du chrorégraphe Farid Ayelem Rahmouni donne une fluidité aux mouvements, aux enchaînements. On est dans un rêve. On espère s’envoler avec Peter Pan…
Théâtre de Paris (tél. 01.42.80.01.81), du mardi au samedi à 20 h 30, matinée samedi à 16 heures et dimanche à 15 h 30. Durée : 1h 45. Texte et dossier documentaire publié par « l’Avant-scène théâtre » (12 euros). Jusqu’à fin juin au moins.
Signalons, dans la petite salle, « En attendant le songe », d’après Shakespeare, du mardi au samedi à 21 heures, le samedi à 17 heures et le dimanche à 15 heures. Durée : 1 heure.
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