NICOLAS BRIANÇON signe l’adaptation et la mise en scène de cette comédie-féerie, qu’il tire vers le music-hall et les années 1970. Pour le plus grand bonheur du public qui applaudit Lorant Deutsch, Mélanie Doutey et toute la troupe.
Disons-le d’emblée : ceux qui aiment la sourde sensualité de cette féerie très troublante dans laquelle une femme tombe amoureuse d’un âne, des jeunes êtres s’égarent, des fées soupirent de désir, la forêt profonde voit se réaliser tous les fantasmes, ceux qui se font une certaine idée du « Songe d’une nuit d’été » de William Shakespeare, seront sans doute légèrement interloqués par le caractère abrasif du traitement choisi par Nicolas Briançon.
Mais l’adaptateur et metteur en scène (qui joue Thésée et Obéron) sait parfaitement ce qu’il fait. Il a le sens du spectacle et on retrouve les qualités qui avaient fait le succès de « la Nuit des rois ». Mais on aurait aimé un décor un peu plus harmonieux : ici, il est digne des moins réussies des émissions de variétés de Maritie et Gilbert Carpentier et les ballets semblent des reprises du regretté Dirk Sanders les jours où il n’était pas en forme ! En revanche, les costumes, inspirés principalement de Courrèges, explosent en mille et une idées : Michel Dussarat est un as.
L’affiche, avec Lorant Deutsch, idéal Puck, et Mélanie Doutey, belle Titania style « Chapeau melon et bottes de cuir », synthétise bien le projet, qui emprunte aux musiques de l’époque. Les moments les plus forts demeurent le tourbillon des cœurs qui saisit garçons et filles sous l’effet des sortilèges et de l’amour et le morceau de bravoure qu’est la pièce de théâtre montée par les artisans d’Athènes, ici jouée par un Yves Pignot survolté en Bottom et Maxime Lombard en Snout, notamment. Irrésistible ! Mais toute la troupe a de l’allant et du talent.
Théâtre de la Porte Saint-Martin (tél. 01.42.08.00.32), à 20 heures du mardi au vendredi, à 16 h 45 et 20 h 30 samedi . Durée : 2 h 10 sans entracte.
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