« Enquêtes vagabondes - Le voyage illustré d'Émile Guimet » (1) : après un voyage en Égypte, Émile Guimet (1838-1918), industriel lyonnais connu pour son célèbre « bleu Guimet », mélomane et collectionneur, cherche à comprendre et faire connaître les différentes religions d’Extrême-Orient. Il part du Havre pour l’Amérique puis le Japon, qui s’ouvre au monde. Félix Régamey (1844-1907) s’enthousiasme pour cette culture, qui lui inspirera de grandes toiles.
Les deux hommes sont déçus en Chine, où ils peinent à trouver des interprètes et se heurtent à la suspicion. Après Singapour et Ceylan, ils découvrent le bouddhisme en Inde et Guimet s’adonne à une archéologie comparative avec les temples grecs et égyptiens, avant de rentrer en Europe par le nouveau canal de Suez.
C’est à l’Exposition universelle de Paris en 1878 qu’il présente les toiles de Régamey, avec une sélection de ses acquisitions asiatiques, des photographies et des objets personnels, documentés par ses carnets de voyage, qui seront le noyau du musée des religions qu’il voulait créer à Lyon et qui finalement s’ouvrira à Paris et porte aujourd’hui son nom. C’est donc une vision descriptive de l’ailleurs qui se veut objective.
Exotisme et colonialisme
Avec « Peintures des lointains - La collection du musée du Quai Branly » (2), les 220 œuvres inédites issues de la collection du musée reflètent l’histoire politique et artistique de la fin du XVIIIe siècle aux années 1930, avec une présentation des nouveaux mondes, entre exotisme et colonialisme, qui semble assez loin de la réalité.
Après le caractère scientifique des voyages des navigateurs dans l’océan Pacifique au XVIIIe, les œuvres montrées dans les expositions universelles et coloniales vantent les mérites de la civilisation. Recherche d’exotisme, avec des architectures ou déserts nimbés de lumières chaudes, des foules bigarrées, une nature luxuriante et sauvage, comme un paradis terrestre et âge d’or de l’humanité (Gauguin en Polynésie et les représentations de « Paul et Virginie » de Bernardin de Saint-Pierre). Dans la seconde moitié du XIXe, la vision se fait ethnographique et l'approche plus réaliste.
Lors de l’exposition coloniale de 1931 et dans les années qui suivent, des allégories des colonies voisinent avec des portraits stéréotypés (le voyageur, l’explorateur ou l’administrateur), heureusement contrebalancés par un échange de culture qui se fait grâce à la création d’écoles de beaux-arts, comme à Hanoï ou à Tananarive.
(1) Musée Guimet, jusqu'au 12 mars. Tél. 01.56.52.53.00 www.guimet.fr
(2) Musée du quai Branly, jusqu'au 6 janvier 2019. Tél. 01.56.61.70.00, www.quaibranly
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