Les vaccins contre le Covid ont permis à au moins neuf personnes de devenir milliardaires, dont le PDG français de Moderna Stéphane Bancel, selon l'ONG Oxfam. Ces nouvelles fortunes ont émergé « grâce aux profits faramineux des groupes pharmaceutiques qui ont un monopole sur la production de vaccins contre le Covid », souligne l'organisation avant le sommet mondial sur la santé du G20 qui aura lieu ce vendredi à Rome.
Ces chiffres se basent sur le classement du magazine américain Forbes et sont publiés par la « People's Vaccine Alliance », dont fait partie Oxfam, qui regroupe des organisations et personnalités réclamant la gratuité des vaccins contre le Covid partout dans le monde.
La fortune cumulée des neuf milliardaires cités – 19,3 milliards de dollars – « permettrait de vacciner 1,3 fois l'ensemble des pays à faibles revenus », qui « n'ont reçu que 0,2 % des vaccins produits dans le monde, notamment en raison de l'important déficit de doses disponibles », estime Oxfam.
Les deux premières fortunes sont détenues par le PDG de Moderna Stéphane Bancel (4,3 milliards de dollars) et le PDG et cofondateur de BioNTech Ugur Sahin (4 milliards).
Fonds publics
« Financés par des fonds publics », ces vaccins devraient être « avant tout un bien public mondial », estime Sandra Lhote-Fernandes (Oxfam France), appelant à « mettre fin de toute urgence à ces monopoles ».
La commission européenne a assuré ce mercredi que l'UE serait « constructive » à l'OMC pour évaluer une levée des brevets de vaccins anti-Covid, voulue par Washington, mais qu'elle proposerait d'abord des mesures permettant d'augmenter rapidement la production.
La veille, les pays africains, européens et d'autres continents ainsi que les organisations internationales présentes à un sommet sur les économies africaines organisé à Paris avaient demandé la levée des brevets des vaccins anti-Covid, pour permettre leur production en Afrique. Mais « des membres clés du G20, notamment le Royaume-Uni et l'Allemagne, continuent de bloquer les initiatives visant à lever les barrières liées à la propriété intellectuelle » sur les vaccins, dénonce Oxfam, qui pointe aussi une « position ambiguë » de la France sur le sujet.