1er janvier 2011 : après plusieurs années de blocage, le C fait un bond de 22 à 23 euros. Certains patients, taquins, me disent alors : « C’est mérité, Docteur, mais pour la prochaine, il faudra attendre la Saint Glinglin ! »
Depuis, chaque année, dès que le préposé de La Poste me dépose son traditionnel calendrier, et sans même m’attarder sur les magnifiques photos animalières ou paysagères, je scrute les pages cartonnées à la recherche de la Saint Glinglin. En vain… J’allais perdre tout espoir quand la nouvelle est tombée. Madame MST (la ministre de la Santé et du Tiers-payant) nous accorde enfin cette augmentation tant attendue, car, nous dit-elle, «J’ai réussi à boucher le trou de la Sécu », ce qui peut d’ailleurs sembler surprenant de la part de quelqu’un qui n’a manifestement jamais réussi à combler un simple espace interdentaire.
Immédiatement, les pisse-froid de la Cour des Comptes ont objecté que cette soudaine générosité risquait de faire replonger une Sécu qui n’avait pas encore sorti la tête de l’eau. C’est alors que M. Sapin, qui n’a pourtant pas l’habitude de porter des paquets cadeaux, a décidé, illico presto, de faire passer l’ONDAM de 1,75 à 2,1 %. Je n’ai pas bien compris ce que cela signifiait, mais comme nos syndicats n’ont pas râlé, ça m’a rassuré.
Donc, maintenant, je sais : la Saint Glinglin, c’est le 1er mai 2017. On a échappé de peu au 1er avril, mais la date a été bien choisie, juste entre les deux tours de la Présidentielle, pour permettre à l’actuel gouvernement d’en espérer un avantage électoral, tout en laissant à ses éventuels successeurs la charge financière de l’opération.
Et puis, finalement, c’est logique d’augmenter ces ballots de généralistes en période de ballottage. En tout cas, je peux maintenant deviner quand tombera la prochaine Saint Glinglin.
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