L’arrivée prochaine du Nalméfène, dans l’indication « réduction de la consommation d’alcool chez les patients adultes ayant une dépendance à l’alcool avec une consommation d’alcool à risque élevé, ne présentant pas de symptômes physiques » a donné lieu à une suite de décisions contradictoires.
Dans un premier temps, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament préconisait une prescription de ce produit uniquement par les addictologues la première année. Les généralistes n’étaient pas jugés compétents pour organiser un suivi psycho social pour ces patients alcoolo-dépendants. Puis, dans un second temps, la ministre de la Santé a tranché décidant que les généralistes pourront prescrire cette molécule.
Cette valse-hésitation montre à quel point l’ambivalence est grande dans l’évaluation de l’efficacité des traitements de l’alcoolo-dépendance. Voilà une molécule dont le service médical rendu est cotée à 4, soit une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) par rapport à une prise en charge psychosociale seule.
Les généralistes, comme les addictologues (et les généralistes-addictologues), ont besoin de décisions basées sur des recommandations actualisées. La dernière conférence de consensus sur le sujet date de mars 1999.
L’extraordinaire succès du baclofène et l’arrivée du nalméfène laissent penser que le traitement de l’alcoolo-dépendance peut se faire grâce à un produit. Il nous faut réfléchir à cette croyance que rien ne prouve. Nous ne pouvons pas nous passer d’une réflexion scientifique et anthropologique, faute de quoi nous allons vers de graves désillusions.
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