En complément de l'article paru le 5 mai sur le consentement à l'examen gynécologique, j'aimerais partager le fruit de quarante ans d'expériences y compris en milieu fondamentaliste.
1 - L'examen gynécologique habituel est globalement accepté, et largement commenté sur les réseaux sociaux, présenté comme un rite d'initiation, premier spéculum, premier frottis, première pose de stérilet… Mais bien entendu cela va mieux en le disant et même en le commentant à voix haute.
2 - L'examen ano-rectal, celui ayant donné lieu à la majorité des plaintes déposées, est un examen très spécialisé, essentiellement pratiqué, dans le cadre de l'appréciation d'un geste de chirurgie lourde, cancer du col utérin, endométriose recto-vaginale, tumeur rectale basse afin de juger de la possibilité de conservation de la continuité digestive. L'importance de cette évaluation par le chirurgien responsable de l'intervention projetée est primordiale, en premier lieu pour la patiente, et les progrès de l'imagerie ne permettent pas d'éviter cet examen puisque ne tenant pas compte de la morphologie des patientes. Les données de l'examen peuvent-elles être fiables, compte tenu du côté contre nature de celui-ci, même en prévenant la patiente de son importance, et ne faut-il pas préférer un examen sous AG, coté par la Sécurité sociale (au moins jusqu'à ma retraite) ?
3 - Il existe une troisième circonstance d'examen, rarement abordé, celui lié à la formation des étudiants en médecine. Pas de problème dans les services de chirurgie gynécologique ou, traditionnellement l'étudiant responsable de la patiente était invité à assister à son intervention, permettant sous AG, de répéter l'examen clinique (palpation d'un fibrome, d'un kyste de l'ovaire…), tout en apprenant à poser une sonde urinaire, un spéculum, une pince de Pozzi, sans choquer la patiente ni créer de douleurs inutiles.
4 - Plus compliqué aujourd'hui d'obtenir le consentement de la patiente en consultation classique, d’un examen dirigé par un maître de stage, à l'hôpital ou en ville, même en prévenant les patientes…
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