Alors que des députés repartent à la charge pour imposer aux médecins des mesures contraignantes visant à réguler l’installation dans les zones sous-dotées, ce lecteur redoute que ces initiatives rebutent un peu plus les candidats à l’exercice libéral.
Notre système de santé vit une crise profonde, comme en témoigne ce patient entreposé récemment dans le garage des urgences de l’hôpital de Langres, faute de place. L’histoire ne dit pas si dans ce garage, ce malheureux patient entré pour troubles intestinaux a bénéficié d’une vidange et d’un changement de plaquettes. Pour sortir de cette médecine au rabais, on apprend que nos députés planchent sur un projet de loi obligeant les jeunes médecins à s’installer dans les déserts médicaux, moyennant quelques carottes. L’argument souvent avancé est que les études de médecine sont payées par la collectivité, qui attend donc un retour sur investissement. C’est oublier que le médecin porte déjà un lourd fardeau, et ne peut être tenu pour responsable des déserts médicaux, fruits de l’impéritie des différents gouvernements depuis trente ans. Après avoir bûché pour réussir un concours très sélectif, l’interne en médecine fait tourner l’hôpital, en bossant 60 heures par semaine pour un maigre salaire. Une fois installé, il est souvent accusé de ne pas travailler assez ou de trop prescrire, bénéficiant d’honoraires non revalorisés et d’une piètre protection sociale. Puis quand l’heure de la retraite est venue, on l’incite à téléconsulter jusqu’à 70 ou 80 ans. Même si cela reste un joli métier, il en faut du courage pour vouloir devenir médecin aujourd’hui !
Zygomatix
Message posté le 14 novembre 2024. Voir tous les commentaires sur le sujet : « Régulation à l’installation, PDS obligatoire et fin du secteur 2 : 237 députés à l’offensive dans une proposition de loi transpartisane »
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