Consternation et colère. Les personnels de l’Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC) ont dénoncé cette semaine la « volonté de certains responsables politiques de supprimer l’obligation de DPC ». En cause : plusieurs amendements au projet de loi de simplification la demandant. Déclarés irrecevables lors de l’examen en commission, ils pourraient revenir à partir du 8 avril en séance publique. Qu’est-il reproché à ce dispositif dédié àla formation des professionnels de santé et à l’Agence qui le porte ?
Régulièrement attaquée, l’ANDPC a fait l’objet d’une nouvelle charge depuis mi-mars, deux rapports de l’Igas pointant un bilan décevant du pilotage et recommandant de… supprimer l’obligation pour les professions à Ordre dans un souci d’ « améliorer la lisibilité et la rationalité de ce paysage morcelé ». Rappelons que, si 1,9 million de blouses blanches sont soumises à l’obligation, seuls les libéraux et les salariés des centres de santé – un peu plus de 450 000 personnes - bénéficient de financements gérés par l’ANDPC. En septembre dernier, la Cour des comptes préconisait aussi de fusionner l’obligation de DPC avec celle de la certification périodique, entrée en vigueur en 2023. De son côté l’Igas évoque un transfert des moyens de l’ANDPC à la Haute Autorité de santé (HAS) et un report de la date du début de la certification, qui depuis deux ans pâtit d’un manque de décrets d’application. Les députés semblent avoir lu avec attention ces rapports apportant une pierre supplémentaire dans la volonté de faire le ménage dansles opérateurs de l’État.
Que restera-t-il aux médecins pour se former ?
Oui mais… Les personnels de l’ANDPC alertent sur la mise en œuvre d’une tel coup de rabot « sans scénario de substitution crédible ». Que restera-t-il aux médecins pour se former ?Président de la branche généraliste de la CSMF, le Dr Luc Duquesnel s’interroge dans unéditorial sur le rôle de l’Assurance-maladie (pilote de l’ANDPC aux côtés de l’État) dans ce « désamour » des blouses blanches pour leurs formations indemnisées. « Une enveloppe fermée et insuffisante versée par l’Assurance-maladie associée à des thèmes imposés, ne correspondant pas aux besoins et aux attentes des professionnels, sont les principales explications aux 78 % des professionnels qui n’ont pas suivi les formations proposées », cingle-t-il.
En attendant, l’agence du DPC se retrouvera sûrement sur la sellette lors des discussions du projet de loi de simplification, dans lequel le sort de plusieurs autres agences de santé, comme le Haut Conseil pour l’avenir de l’Assurance-maladie (Hcaam), sera débattu.
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