La guerre de boutons était drôle, la guerre des granules est grotesque. Les jeux sont faits – un peu truqués, certes — et la partie est perdue.
La HAS a bénéficié de l'étrange silence conciliant des laboratoires, sur les contraintes arbitraires, imposant les études supérieures portant sur plus de 200 cas. Bercy râle, avec le déremboursement, l'État perd la franchise de 50 centimes d’euro par tube vendu !
À l’heure de la télémédecine, de l’e.relation digitalisée, de l’examen clinique obsolète, l’homéopathie est la mémoire morte, la trace effacée du lien médecin patient. La relation particulière et le dialogue spécifique deviennent des incongruités à reléguer au paradis des archaïsmes. La médecine scientifique s’arrange de ses multiples controverses sans s'interroger sur la relation thérapeutique : il n'existe aucune base scientifique pour évaluer cette relation soignante occultée voire méprisée.
La néomédecine fabriquée par l’intelligence artificielle est étrangère aux sentiments des patients comme au puissant goût d'irrationnel qui gère toute société.
Trois effets curateurs
En homéopathie, à l’effet placebo qui soulage, trois autres effets sont curateurs : symbolique, métaphorique, métabolique. Je peux expliquer les deux premiers, pas le dernier, l'ayant régulièrement constaté. On finira bien par savoir avec la science quantique et les nanoparticules.
La technomédecine introduit les conduites d'évitement et des paradoxes. On fait croire à la médecine personnalisée, mais la personnalisation du génome n'est pas celle de la personne. Confondre la partie pour le tout n'est guère scientifique. Le médecin homéopathe s'intéresse au malade et à sa maladie, un tout.
La vindicte de 0,05 % de médecins étouffe les questions sur les vrais dangers pour la santé des toxiques environnementaux qui polluent eaux et air : hormones et métabolites médicamenteux, pesticides et perturbateurs endocriniens, nanoparticules et drogues.
Que reste-t-il de l'art de soigner, de l'empathie et la compassion, le bon sens et la tolérance, l'intelligence de l'autre et le respect de choix des patients ? La médecine n'est heureusement pas limitée à la science. Elle est pondération et amabilité.
Dr Isabelle Gautier,
Psychiatre, psychanalyste, Paris
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