Vendredi 13… Pour certains, la journée porte chance, pour d’autres c’est le signe de la mauvaise fortune. Côté médecins libéraux, c’est surtout l’apogée d’une colère qui monte depuis des mois. Aujourd’hui, fait rare, des milliers de cabinets resteront fermés dans toute la France et des interventions seront déprogrammées dans les blocs opératoires, même si de nombreuses réquisitions seront prononcées. Pour combien de temps ? La grève est « reconductible », voire « illimitée », et pourrait s’installer dans la durée.
Si les revendications ne sont pas exactement alignées, la réouverture immédiate des négociations conventionnelles, assorties de moyens à la hauteur, est le dénominateur commun. Tous réclament aussi la réécriture de la loi Valletoux sur l'accès aux soins pour la transformer en un texte de « soutien » à la médecine libérale, et non pas de « contrainte ». Le front uni des syndicats représentatifs (CSMF, MG France, FMF, SML, Avenir Spé - Le Bloc et UFML-S) mais aussi des jeunes et du collectif Médecins pour demain en dit long sur le ras-le-bol général.
Cette exaspération vient de loin : parmi les épisodes marquants, on se souvient des syndicats quittant ensemble la table de la première réunion de négociations avec la Cnam à l’automne 2022, de la grève des 1er et 2 décembre avec en ligne de mire une hausse conséquente du tarif de la consultation ou encore de la manifestation du 14 février contre la proposition de loi Rist sur l’accès direct aux paramédicaux.
Le fiasco des « négos » et la publication du règlement arbitral n’ont fait qu’amplifier le courroux libéral. L’approche du 1er novembre, date d’entrée en vigueur de la maigre augmentation de 1,50 euro, a accentué la pression. Au point que ces dernières semaines, les autorités ont tenté de déminer le terrain. Le tarif de 26,50 euros n'est qu’une « étape », jure le directeur général de la Cnam, qui promet au passage une méthode de discussion différente. Le ministre de la Santé souhaite une reprise rapide des pourparlers et a reconnu quelques erreurs passées de l'exécutif.
La semaine dernière, Aurélien Rousseau a partagé, dans le cadre de l’université de la CSMF, les axes prioritaires de la future convention avec le renforcement du rôle du médecin traitant, la structuration de la médecine spécialisée, la pertinence des soins, l’attractivité de la médecine de ville et l’évolution des modalités de rémunération. Des déclarations qui n'auront pas suffit à apaiser la colère…
C’est vous qui le dites
« Il ne sert à rien d’ajouter une année d’étude supplémentaire » pour devenir médecin
Cachez cette femme que je ne saurais voir
Appendicite et antibiotiques
La « foire à la saucisse » vraiment ?