Sur ce dossier, le nouveau gouvernement n’a pas droit à l’erreur. Mais, si la remédicalisation des déserts médicaux impose de faire vite, l’équation est diablement compliquée. Quoi qu’il arrive, le nombre de généralistes va en effet continuer à chuter. Et, pour rendre cette situation moins pénible – pour les patients comme pour les soignants –, il n’y a guère que deux solutions. D’abord, faire en sorte que les praticiens restants absorbent 20 à 25 % de patientèle en plus, via délégation de tâches et renforcement de la logistique dans les cabinets. Ensuite, optimiser les ressources médicales sur le territoire. Et, pour cela, une redéfinition du zonage est indispensable afin d’orienter les aides à l’installation le plus efficacement possible.
Mais qu’est-ce qu’une zone sous-dense ? Depuis un moment, les services de l’État et ceux de la Sécu s’évertuent à définir les secteurs prioritaires. Avec plus ou moins de bonheur. La dernière tentative constitue une vraie avancée conceptuelle, puisque les statisticiens ont dépassé la notion un peu simpliste de densité médicale par habitant, en ajoutant des paramètres intégrant l’éloignement au cabinet médical ou les caractéristiques d’âge de la population et des généralistes pour arriver à un modèle à la fois réaliste et prospectif. Là-dessus, toutes les ARS ont été mises au travail. L’objectif défini par l’ex-ministre étant de doubler les populations couvertes par les incitations.
Le tour d’horizon auquel nous avons procédé montre pourtant que ce n’est pas gagné. Sur le terrain, cet exercice connaît pour l’heure des fortunes diverses. Ne serait-ce que parce que la définition du « bassin de vie » englobant plusieurs communes n’est pas si simple. Ce redécoupage conduisant même dans certains cas à ce que d’aucuns se voient retirer les aides dont ils bénéficiaient. Dans certains départements, ce passage aux travaux pratiques confine presque au contorsionnisme, la crise démographique y étant à ce point généralisée que tout fléchage revient à déshabiller Pierre pour habiller Paul… Et la conjoncture est d’autant plus complexe que les ARS semblent avancer l’épée dans les reins sous la pression d’élus locaux de plus en plus inquiets. Pour sortir de l’impasse, il faudrait envisager une augmentation de l’enveloppe des aides à l’installation. Mais pas seulement. Car il faut bien prioriser les plus malades des territoires sous-dotés si l’on veut que ces derniers ne soient pas complètement abandonnés.
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