Aux mêmes maux, les mêmes remèdes ? En Allemagne, pour lutter contre les déserts médicaux, la médecine itinérante, à l’aide d’un bus, est l'une des solutions testées. Ce dispositif rappelle celui qui sera expérimenté en Auvergne Rhône-Alpes au premier trimestre 2019. Quatre camionnettes, rattachées à des centres de santé de la région vont sillonner plusieurs fois par semaines les villages en manque de médecin.
Outre-Rhin, le Medibus est actif depuis cet été. Lancé par la fédération des médecins de Hesse (centre-ouest de l’Allemagne), ce bus rouge et jaune, flanqué d’un bâton d’Asclépios, sillonne la campagne allemande vieillissante. Il fait chaque semaine le tour de six villages dans cette zone. À son bord, le Dr Matthias Roth a reçu 35 patients par jour sur les trois derniers mois, soit l'équivalent d'un cabinet « classique » de généraliste, selon la fédération. Près de 70 % d'entre eux ont plus de 55 ans et 30 % plus de 76 ans. « C'est un cabinet complet, on a tout à bord pour diagnostiquer et soigner les patients », explique-t-il à l’AFP.
Des aides à l'installation insuffisantes
La Hesse, région qui entoure Francfort, manque de plus de 170 médecins. Pourtant ici comme en France des aides sont versées pour lutter contre les déserts médicaux. La fédération des médecins de Hesse accorde ainsi 66 000 euros maximum sur cinq ans pour l'ouverture d'un nouveau cabinet dans certaines zones. Les médecins repoussant leur départ en retraite peuvent également recevoir jusqu'à 2 000 euros par trimestre. Parallèlement à ces deux mesures, le Medibus a reçu, lui, une autorisation exceptionnelle pour pratiquer la « médecine foraine » (itinérante), en principe interdite.
Carsten Lotz, coresponsable du projet à la fédération, se réjouit de ce « très grand succès ». Le projet suscite néanmoins des inquiétudes, notamment auprès d'élus locaux qui « veulent un médecin résident » dans leurs communes, explique M. Lotz. « Notre travail reste d'attirer de jeunes médecins et le Medibus n'est qu'un complément » là où les efforts ne paient pas, plaide le responsable. Le Dr Roth concède que ce cabinet ambulant n'est « pas idéal », mais il n'y voit pas pour autant « une concurrence pour les médecins établis ». Côté patients, Arno Mäurer préférerait « bien sûr » un médecin à demeure. Mais en attendant « ce miracle », le Medibus « doit absolument être conservé », dit-il. « C'est mieux que rien », insiste cet ancien maire, alors que la pérennité du projet n'est pas garantie : il doit pour l'instant durer deux ans, pour un coût total de 600 000 euros.
(avec AFP)
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes