La désertification médicale est-elle une fatalité ? Même si la situation démographique est loin d'être réjouissante, le Pr Stéphane Oustric, nouveau président du Conseil départemental de Haute-Garonne, refuse tout fatalisme. La métropole toulousaine devrait connaître une chute vertigineuse de médecins de famille. Selon les projections, leur nombre devrait passer de 919 à 520 en 2025, a révélé le Pr Stéphane Oustric, dans un entretien à la Dépêche.
Le tableau n'est cependant pas entièrement noir et le généraliste toulousain mise beaucoup sur la récente refonte du DES de médecine générale et son prochain passage à 4 ans (la date d'entrée en vigueur de cette réforme n'est pas connue, NDLR) pour changer la donne. Une perspective à laquelle sont favorables les enseignants et que les internes commencent à envisager.
« Avec le nouveau DES mis en place en 2017 (et la filiarisation de la gériatrie et de la médecine d'urgence, NDLR), tous les internes de médecine générale se destinent à exercer la spécialité », rappelle le Pr Oustric. Surtout, le passage du DES à 4 ans pourrait avoir des vertus, ajoute le professeur de médecine générale qui a exposé aux ministères de la Santé, de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur un projet d'une « 4e année de collaboration supervisée ».
Une année de mise en situation
Le Pr Oustric est persuadé que cette 4e année de consolidation avec le statut de "docteur junior" pourrait permettre aux internes de préparer leur projet d'installation en étant mis en situation sur le lieu de leur choix avec plusieurs confrères. « Les internes bénéficieraient d'une supervision pédagogique via un portfolio, prendraient connaissance des locaux, de leur univers professionnel, d'un groupe de pairs et prendraient conscience de la vie économique d'un cabinet », explique Stéphane Oustric au Généraliste. Les internes bénéficieraient dans ce cadre de la protection sociale du statut de praticien territorial de médecine générale (PTMG), précise le responsable ordinal.
Si l'ensemble des prochaines promotions d'internes de médecine générale venaient à réaliser cette année de collaboration supervisée, le nombre d'installations pourrait remonter en flèche, veut croire le généraliste, qui a participé à la création de la première maison de santé pluriprofessionnelle universitaire de la Providence, à Toulouse.
« Je suis résolument optimiste et forcément engagé et mobilisé », conclut le président de l'Ordre de Haute-Garonne, élu il y a un mois.
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