Emmanuel Macron a donné mardi en Normandie le coup d’envoi du Grand Débat National, mais partout en France depuis quelques semaines, les communes ont commencé à recevoir les doléances des citoyens. L’Association des maires ruraux de France (AMRF) a délivré une première synthèse des propositions et demandes récoltées entre le 8 décembre et le 11 janvier, sur papier et par mail, dans plus de 5 000 communes.
La santé n’occupe pas les premières places dans la liste de souhaits des habitants de ces petites communes. La justice sociale (17,2 %), la justice fiscale (14,3 %) et l’organisation politique et territoriale (14 %) regroupent les principales préoccupations. Mais les requêtes autour de la santé se retrouvent dans les doléances qui concernent les services de proximité en général (5,1 %). Les citoyens s’accordent sur la nécessité et l’urgence de « maintenir des services de proximité » aussi dans le monde rural qui « paie des impôts et donc chacun a droit au service public », clament-ils.
Entre incitation et coercition
Parmi les propositions concernant les services de soins, pour lutter contre la désertification médicale, « la création de centre de soins d’urgences » est évoquée, ainsi que la « mise en place d’une convention entre un département et une université de médecine ». Des mesures déjà existantes sont aussi mises en avant comme les aides à l’installation ou l’ouverture du numerus clausus mais on retrouve aussi « l’obligation pour les médecins de faire une partie de leur carrière en milieu sous doté ».
Stop aux grands pôles
Plus généralement, les citoyens sont attachés au maintien des emplois dans la santé. Cette demande ressort aussi dans l’analyse des mails ou l’augmentation du personnel hospitalier fait partie des propositions phares dans le secteur de la santé. Les citoyens évoquent également un meilleur remboursement des soins. Dans, les verbatims on retrouve par exemple l’encadrement des « cotisations des assurances complémentaires qui augmentent tous les ans et qui remboursent de moins en moins ». Sur l’organisation des soins, un autre contributeur demande à « stopper la centralisation des services de santé vers de grands pôles déshumanisés ». Mais globalement, comme pour les contributions manuscrites, dans les mails, la santé arrive en queue de peloton des principales thématiques. Et aucune des 10 propositions les plus fréquentes ne concerne le secteur.
Mardi, lors des échanges entre les maires et les organisateurs du débat organisé en présence du chef de l'Etat, le Dr Antoine Perrault, maire de Saint Julien-sur-Sarthe et par ailleurs médecin généraliste, a interpellé l'assistance. L'édile a demandé que la durée des remplacements en médecine générale soit limitée dans le temps et que les nouveaux médecins soient tenus de s'installer après une période de cinq ans, comme le montre cette vidéo diffusée sur Twitter.
Antoine Perrault, maire de St-Julien-Sur-Sarthe en flagrant délit d'injures publiques envers ses confrères remplaçants: "ils n'ont pas la même éthique médicale que j'ai dans ma tête!", exigeant une obligation d'installation 5 ans maximum après la thèse.#conciliationornot? pic.twitter.com/i05EnAKfLl
— Charles Cousina (@UsainDoc) 16 janvier 2019
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