La France n’en a pas encore fini avec la crise démographique de la médecine générale. Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees, ministère de la Santé) publiée ce vendredi, la diminution du nombre de généralistes devrait se poursuivre dans le pays jusqu’en 2026 pour repartir ensuite progressivement à la hausse jusqu’en 2050. A noter que l’étude pointe une baisse de la densité médicale des généralistes tandis que celle des spécialistes augmente.
Depuis 2012, la densité médicale des généralistes est en effet en nette diminution. La raison ? Une baisse de leur effectif conjuguée à une augmentation de la population. Sur l’ensemble du territoire français entre 2012 et 2021, la densité des généralistes est en effet passée de 153 à 140 médecins pour 100 000 habitants. Seule la région de la Bretagne déroge à cette règle et enregistre une augmentation de sa densité en médecins de famille, passant ainsi de 151 à 156 généralistes pour 100 000 habitants sur la même période.
La densité des spécialistes, elle, poursuit sa progression
L’étude souligne toutefois que la diminution du nombre de généralistes (-5,6 % depuis 2012) est contrebalancée par une augmentation du nombre de spécialistes (+6,4 %). La densité des médecins spécialistes s’est accrue passant ainsi, sur l’ensemble du territoire français, de 172 à 178 spécialistes pour 100 000 habitants. À noter que leur répartition reste très inégale puisque 24 % d’entre eux exercent en Île-de-France.
Selon l’étude, cette tendance devrait se maintenir à la hausse ces prochaines années, à la faveur de l’entrée, en 2017, de deux nouvelles spécialités à part entière ; la gériatrie et la médecine d’urgence, — auparavant dispensées aux médecins généralistes dotés d’une formation complémentaire. Par ailleurs l’étude suggère que la hausse du nombre de spécialistes en France s’expliquerait en partie par « l’arrivée importante de médecins étrangers ».
Une baisse de -3,2 % de généralistes prévue jusqu’en 2026
Selon la Drees, la pénurie de médecins généralistes en France devrait demeurer un problème jusqu’en 2026. Le service d’études du ministère de la Santé projette en effet une diminution de 3,2 % des effectifs de médecins généralistes entre 2021 et 2026, passant ainsi de 95 400 à 92 300 praticiens (tous modes d’exercice confondus). Parmi les raisons évoquées par la Drees pour expliquer ce creux démographique, celles des « numerus clausus faibles des années 1990 », — 4 000 places étaient disponibles contre plus de 9 000 en 2019, et des « cessations d’activité de générations nombreuses ».
D’ici à 2050, le nombre de généralistes devrait toutefois repartir à la hausse progressivement mais toutefois moins rapidement que les autres spécialités de médecine (+39 % pour les spécialistes contre +35 % pour les généralistes sur la période 2021-2050).
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