Le département de Saône-et-Loire n’est jamais à court d’idées pour tenter d’améliorer sa démographie médicale. En 2018, le département était le premier à lancer un centre de santé départemental multisites. D’autres, comme la Dordogne ou la Corrèze lui ont depuis emboîté le pas.
Aujourd’hui le président du département, André Accary (LR), propose une nouvelle expérimentation : l’installation temporaire de remplaçants. En effet, le patron du département veut, dans le cadre d’une expérimentation article 51 qui permet des innovations organisationnelles, attirer pour six mois des jeunes médecins non installés sur le territoire. Ils garderont leur statut de remplaçant mais sans avoir à remplacer réellement un médecin de la commune, ce qu’ils ne peuvent normalement pas faire.
Trois salariés et deux libéraux
Dans le détail, le département a déjà trouvé les cinq médecins qui viendront gonfler l’offre médicale du 71. Tous sont de jeunes médecins fraîchement diplômés de la faculté de Lyon. Trois seront salariés du centre de santé 71. Leur présence permettra d’ouvrir le septième centre territorial de santé, dans la commune de Louhans. Les deux autres médecins exerceront en libéral dans la commune de Marcigny, « qui avait encore quatre généralistes avant Noël mais n’en a plus que deux », explique André Accary. Les trois salariés seront embauchés dans les mêmes conditions que les plus de 70 généralistes déjà recrutés par le centre 71.
« Ils vont rentrer dans une entreprise qui comporte une équipe extraordinaire, des infirmiers Asalée, des IPA, des spécialistes et des généralistes de tout horizon. Aujourd’hui nous avons une équipe forte qui travaille ensemble », souligne le président du département.
En libéral, les deux praticiens auront l’avantage d’avoir les locaux et le logement pris en charge. « Et cela permet de compléter l’offre sur le territoire, appuie André Accary. L’objectif, c’est que les médecins qui viennent dans le département retrouvent une certaine sérénité. Pour ceux en libéral qui sont surchargés, qu’ils retrouvent des conditions plus apaisées. Et pour les salariés qu’ils travaillent sur un projet de santé avec une équipe bien constituée maintenant ».
Car le président du conseil départemental ne s’en cache pas, si ce « remplacement temporaire » est prévu pour six mois, l’objectif est de donner envie à ces jeunes médecins de rester. « Nous allons mettre les petits plats dans les grands pour qu’ils se plaisent et restent », confie-t-il.
Ces cinq généralistes devraient arriver dans le courant du mois d’avril, mais le département attend encore le feu vert de l’agence régionale de santé. « Mais j’ai bon espoir qu’il arrive dans les jours qui viennent. Vous savez le centre de santé a été illégal pendant longtemps donc j’ai l’habitude de forcer la main, je vais continuer », affirme André Accary.
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