Le renouvellement, ce n’est pas pour maintenant ! Les prévisions de l’Ordre sont formelles. En baisse depuis 2010, le nombre de généralistes en activité régulière va continuer de décroître. C’est ce que révèle l’Atlas de la démographie médicale présentée mardi, véritable photo de famille de la profession. Sur les 88 000 omnipraticiens en exercice, 7 % devraient ranger leur stéthoscope d’ici à 2025. Or, tous ne seront pas remplacés, prédit l’Ordre. Le paysage médical va subir un sérieux lifting. Une génération va laisser place à une autre. Majoritairement salariés, les nouveaux venus exerceront différemment de leurs prédécesseurs, dans cette profession qui s’écrira au féminin (deux généralistes diplômés sur trois sont des femmes).
Cette reconfiguration ne sera pas sans heurt, à en croire ces statistiques. Avec la baisse des effectifs, les inégalités d’accès aux soins devraient s’accroître, prédit l’Ordre. L’écart se creuse un peu plus entre les départements désertifiés et les villes de faculté, autour desquelles s’agglomèrent les médecins. Le président de l’Ordre, le Dr Patrick Bouet, n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme, considérant insuffisante l’action gouvernementale (assistants, IPA, télémédecine...). À l’heure où la France va cruellement manquer de médecins, il importe coûte que coûte, selon lui, de ramener dans les territoires abandonnés les internes en médecine aujourd’hui concentrés dans les CHU.
Des solutions existent pourtant. Une nouvelle loi de santé est attendue début 2019. Elle doit permettre aux 30 000 à 35 000 internes de sortir de l’hôpital, avance le président de l’Ordre. De son côté, l’ISNAR-IMG se dit prête à jouer le jeu. L’intersyndicale réclame plus de stages en ambulatoire et la création d’internats ruraux. Elle se déclare favorable, si les conditions d’un internat professionnalisant sont réunies, à allonger le DES des internes pour le porter à quatre ans. Si la refonte des cursus présente un enjeu pédagogique, elle constitue aussi pour certains une priorité pour lutter contre la fracture d’accès aux soins sur notre territoire.
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