L’accessibilité aux généralistes s’est dégradée ces dernières années. L’information n’est pas surprenante, mais la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) met des chiffres dessus. Pour le mesurer, elle s’appuie sur un indicateur d’accessibilité potentielle localisée ou APL. Il prend en compte le temps d’accès au praticien, l’activité/nombre de consultations de chaque médecin et enfin la demande de soins par rapport à l’âge des habitants.
D’après l’étude de la Drees, rendue publique ce vendredi, en 2018 les Français ont accès en moyenne à 3,93 consultations par an par habitant chez le généraliste, libéral ou salarié d’un centre de santé, exerçant dans une commune à moins de 20 minutes en voiture de leur lieu de résidence. Cet APL moyen s’est dégradé entre 2015 et 2018 (de 3,3 %), puisqu’il y a cinq ans la moyenne était de 4,06 consultations par an.
Si cette baisse est généralisée, les écarts se creusent encore plus entre les zones déjà les moins bien loties et les mieux loties. « L’accessibilité des 10 % de la population les mieux lotis baisse en effet deux fois moins que celle des 10 % les moins bien lotis », souligne ainsi la Drees. Cette baisse d’accessibilité s’explique par un effet combiné de l’offre et de la demande. Le nombre de consultations « disponibles » a diminué à cause notamment d’une diminution des effectifs des médecins généralistes libéraux de 2,1 % entre 2015 et 2018. Dans le même temps, les besoins de soins de la population, soit la demande, a augmenté avec une croissance démographique de 1,2 % sur la même période. La Drees note toutefois que le cumul emploi-retraite d’une partie des médecins a permis de limiter la détérioration de l’accessibilité.
6 % de la population en zone sous-dense
Par ailleurs, la Drees révèle aussi que sur cette période la proportion de la population française vivant dans une zone sous-dense a augmenté. Le service statistique ministériel, considère comme zone sous-dense, les « territoires de vie-santé » où l’APL est inférieur ou égal à 2,5 consultations par an et par habitant. C’est peu ou prou la même borne choisie par le ministère pour déterminer les zones d’intervention prioritaires (ZIP), même si contrairement à la Drees, il exclut du calcul de l’APL les médecins de plus de 65 ans afin d’anticiper les départs à la retraite.
Selon l’étude du service statistique, ce sont donc 3,8 millions de personnes qui vivent aujourd’hui dans une zone sous-dense, soit 6 % de la population, contre 2,5 millions en 2015. Les DROM sont les plus fortement touchés (Guyane, Martinique et Guadeloupe), suivi par l’Ile-de-France et le Centre-Val-de-Loire. Des écarts régionaux qui étaient les mêmes en 2015 qu’en 2018. L’étude de la Drees confirme que ce qu’on appelle les « déserts médicaux » sont en réalité des « déserts » tout court. Ces zones sont « moins bien équipées que la moyenne, que ce soit en matière de commerces, d’établissements scolaires ou d’équipements sportifs et culturels », l’attractivité de ces territoires ainsi que leur croissance démographique est plus faible souligne les auteurs.
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